Gérer la déprise agricole pour éviter la surchauffe

7 avril 2009 - La rédaction 

Dans le cadre du Salon des collectivités qui se tenait à Bordeaux Lac, la société d’Aménagement foncier et d’établissement rural Aquitaine-Atlantique (Safer AA) organisait le 11 mars une conférence sur le foncier rural avec pour thème principal l’artificialisation des espaces agricoles, forestiers et naturels en Gironde mais aussi à l’échelle nationale et mondiale. Les conséquences alimentaires, économiques et environnementales en lien direct et immédiat avec l’emballement du réchauffement climatique ont été pointées.

Si les modalités d’urbanisation ne sont pas rapidement modifiées, les projections à l’horizon 2050 mettent en évidence qu’au minimum 1,5 million d’ha de terres pourraient être urbanisés, soit 8 à 10 % des surfaces agricoles actuelles.

Si les modalités d’urbanisation ne sont pas rapidement modifiées, les projections à l’horizon 2050 mettent en évidence qu’au minimum 1,5 million d’ha de terres pourraient être urbanisés, soit 8 à 10 % des surfaces agricoles actuelles. Le sol dans son ensemble et la végétation qu’il supportera alors vont stocker de moins en moins de carbone.

En France, 200 ha sont urbanisés par jour
Selon Robert Levesque, directeur de Terres d’Europe Scaf, le cabinet d’étude de la Fédération nationale des Safer. Et il s’accélère puisqu’entre 1980 et 1992, l’urbanisation journalière à l’échelle nationale concernait « seulement » 150 ha. Si les modalités d’urbanisation ne sont pas rapidement modifiées, les projections à l’horizon 2050 mettent en évidence qu’au minimum 1,5 million d’ha de terres pourraient être urbanisés, soit 8 à 10 % des surfaces agricoles actuelles.

Un besoin d’urbanisation de 200 à 400 millions d’ha d’ici à 2050
« Cette extension urbaine est aussi un phénomène mondial, ajoute Robert Levesque, puisque si le schéma de développement occidental venait à gagner toute la planète, on estime qu’entre 200 et 400 millions d’ha risquent être urbanisés d’ici à 2050. » Les conséquences d’une telle urbanisation des espaces agricoles et naturels sont bien sûr d’ordre alimentaire mais pas seulement. La limitation de la production de biomasse à l’heure où l’on cherche à développer d’autres sources énergétiques que celle d’origine fossile est aussi un point important à considérer.

L’urbanisation d’une partie importante de terres pose clairement les questions de la régulation des flux d’eau, avec comme corollaire les risques accrus d’inondations, et de la perte de biodiversité. En outre, le réchauffement climatique avec des sécheresses plus prononcées, aura pour conséquence une diminution des rendements agricoles, il rendra de plus en plus difficile la satisfaction des besoins alimentaires. « A partir d’un certain moment, vers 2025, autrement dit après-demain, prévient Robert Levesque, si le réchauffement se poursuit , le sol dans son ensemble et la végétation qu’il supportera alors vont stocker de moins en moins de carbone. Dans le même temps, nos émissions de carbone en excès resteront dans l’atmosphère ce qui accélèrera le réchauffement climatique avec un risque avéré de son emballement et de diminution encore plus forte des rendements agricoles. »

On l’aura compris : en plus des efforts nécessaires pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre et notamment de gaz carbonique, la protection des terres et la lutte contre la déforestation au sens large est une absolue nécessité. « Sur le plan de l’urbanisation, conclut Robert Levesque, il convient de s’approprier très rapidement la notion de recyclage de l’espace déjà artificialisé. »

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