Zone urbaine, une agriculture pas comme les autres

7 mai 2009 - La rédaction 
L’agriculture en marge des villes doit relever certains défis pour pouvoir s'intégrer durablement aux régions urbaines. L’Inra qui a organisé un colloque à Paris le 5 mai dernier, développe des outils qui doivent permettre de pérenniser cette agriculture pas comme les autres.

L’agriculture en zones urbaines représente pas moins de 40% des exploitations, de la surface agricole utilisée, des unités de travail agricole et de la marge brute standard de l’agriculture française. Sa préservation est donc en enjeu majeur pour le secteur agriculture. Mais, problème : les fonctionnements de marché, et notamment le foncier,

Les fonctionnements de marché, et notamment le foncier, mettent en péril la pérennité de l’agriculture périurbaine.

mettent en péril leur pérennité. Impossible, donc, de sauvegarder l’agriculture en périphérie des villes sans l’aide d’une régulation publique. Pour aider les collectivités, l’Institut national de la recherche agronomique, Inra, a mis en place un outil de modélisation permettant « d’écologiser » la décision publique d’urbanisme. Il aide par exemple les organismes à identifier les espaces les mieux adaptés à une urbanisation nouvelle respectueuse de l’environnement et de l’agriculture. «Il permet d’avoir une vision synthétique de la dynamique urbaine sur une région, de ses effets prévisibles sur les milieux agricoles et naturels, et offre une représentation des conséquences des évolutions des règlements d’urbanisme pouvant être utile à la décision publique », explique Claude Napoléone, chercheur à l’Inra d’Avignon.

Lever les freins agricoles
Certains freins viennent des agriculteurs eux-mêmes, souvent tenter par résidentialiser leur exploitation, justifiés par des difficultés économiques ou par l’existence de projet d’urbanisation sur une partie de leur exploitation. «Se logent des logiques d’agriculture de loisir, de repli ou d’attente (…). Ce qui explique les obstacles à la mise en place de certains projets agricoles territorialisés », reconnaît Christophe Soulard, de l’Inra de Montpellier. Pour Christelle Colliot, de la Chambre départementale des Bouches-du-Rhône, les conseillers agricoles des Chambres ont un rôle majeur dans le développement de l’agriculture périurbaine. Cependant, ils doivent au préalable acquérir des compétences spécifiques : mise en œuvre du conseil technique, aide à la commercialisation au travers d’actions collectives, veille sur les aides financières et les appels à projets, ou encore capacité d’appui aux agriculteurs afin qu’ils puissent prendre part à la gouvernance du territoire. «L’objectif est de pouvoir accompagner les agriculteurs du périurbain en situation de responsabilisation dans leur territoire et de permettre aux collectivités de prendre en compte la place de l’agriculture dans des projets locaux d’aménagement et dans les politiques de développement, insiste Christelle Colliot. Les agents territoriaux, et principalement ceux de la profession agricole, sont dans un métier en pleine construction ».

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter