Passer du national à la parcelle

25 juin 2009 - La rédaction 

Quelle que soit la finesse des informations qui pourra être atteinte, le Nodu reste un élément de veille au niveau national. Un autre outil existe, adapté à l’exploitation agricole ou au territoire : l’IFT, pour indicateur de fréquence de traitement. Il est en partie alimenté par les enquêtes- sur les pratiques culturales réalisées tous les cinq ans par les services de l’État. Celles-ci devraient être revues, pour une fréquence mieux adaptée et être étendues aux fruits, aux légumes et aux cultures spécifiques des DOM. Laurence Guichard, qui travaille sur le dossier indicateur phytos grandes cultures à l’Inra, considère l’IFT comme un « compromis entre faisabilité et pertinence des résultats ». Construit sur les mêmes bases que le Nodu, mais renseigné à partir des pratiques réelles des agriculteurs, il permet d’évaluer l’intensité du recours aux produits phytosanitaires et d’appréhender ainsi l’empreinte de différents types de traitements. « Nous ne pouvons pas réfléchir à des changements de pratiques agricoles “à la marge” si nous souhaitons atteindre l’objectif d’une réduction de moitié de l’usage des pesticides », développe Laurence Guichard. Elle reste réservée quant à l’utilisation des indicateurs de risques ou d’impact. « Ce sont des outils fondés sur des modèles- complexes, comme le type de sol, la topographie, la sensibilité à l’infiltration. Leur paramétrage terrain est difficile à mettre à œuvre, tout comme leur analyse. » Elle préconise donc d’utiliser déjà ce qui fonctionne bien. Sans pour autant rejeter les autres solutions. « En soi, une biodiversité des indicateurs me paraît tout à fait bénéfique. Ce qui manque, en fait, c’est un juge de paix, qui va aider au tri entre la cinquantaine d’outils qui existent. C’est l’utilisateur qui fait le choix ! » Un bémol cependant : « Il ne faut généralement pas utiliser les mêmes outils si l’on s’adresse aux agriculteurs, aux pouvoirs publics ou aux consommateurs ».

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