Ces évolutions reflètent les contestations qu’a essuyées la FAO, qui tente aujourd’hui de redéfinir son combat contre la faim. Jacques Diouf expose ses nouvelles orientations dans un texte préliminaire adressé aux représentants des Etats membres de la FAO, le 31 juillet 2009. D’une part, il veut réorienter la structure de la gouvernance mondiale sur les questions alimentaires afin d’offrir plus de marges de manœuvres aux acteurs privés et notamment aux petits exploitants. L’objectif est une production plus en adéquation avec les besoins locaux des régions les plus en crise. Il insiste également sur le concept de sécurité sanitaire des aliments, abordant ainsi un thème novateur dans la lutte alimentaire. Autres freins à la sécurité alimentaire relevés dans ce texte : la stabilité des marchés, les maladies transfrontalières des plantes ou des animaux et l’adaptation au changement climatique.
Désireux d’engager une vraie réflexion sur le système productif agricole à mettre en œuvre, la FAO veut un débat qui mêle les différents acteurs concernés. Ces espoirs seront-ils suivi cette fois-ci ? Rien n’est moins sûr. L’enjeu est pourtant crucial, au regard du milliard d’individus qui souffrent de la faim.
Timothée Lenoir