La chrysomèle effraie la filière

18 août 2009 - La rédaction 

Le 13 août, la préfecture de Savoie annonçait la découverte de plusieurs foyers, de chrysomèle du maïs, alourdissant le bilan des captures d’insectes du réseau de surveillance. D’autre secteurs sont concernés en Rhône-Alpes et en Bourgogne. Mais c’est l’Alsace qui est particulièrement touchée, avec plus de 150 individus piégés depuis le début de l’été. Une tendance qui inquiète les agriculteurs. Cette année serait assez favorable à son développement en France comme en Europe : la chrysomèle a été repérée en Slovaquie, en Autriche, en Italie et dans le Bade-Würtemberg, en Allemagne.

 /></td>
</tr>
<tr>
<td>
<div class=Diabrotica virgifera virgifera menace les maïsiculteurs

Cette pression suscite des réactions contradictoires. Celle des agriculteurs, qui redoutent que le phénomène ne prenne de l’ampleur et ne soit très lourd à supporter. La législation communautaire impose en effet l’obligation de cultiver une autre plante que le maïs pendant les deux ans qui suivent les captures sur les zones où des insectes ont été détectés. En Alsace, 15 000 hectares seraient ainsi concernés, soit 4 000 producteurs, qui perdraient en moyenne 300 euros par hectare. Ces changements d’assolement pourraient affecter aussi l’aval de la filière. Réaction sur un tout autre registre : celle de la Fédération France Nature Environnement, qui déplore, dans un communiqué du 12 août, l’épandage aérien pour lutter contre ce ravageur et l’utilisation d’un pesticide peu sélectif, donc également toxique pour d’autres insectes. FNE appelle à recourir à des solutions agronomiques, en fait, essentiellement la rotation.

Législation

Cette année, la législation prévoit une caisse de solidarité nationale pour soutenir les agriculteurs. Pour ceux qui adhèrent ou bénéficient d’un organisme gestionnaire du mécanisme de solidarité reconnu, l’Etat prend en charge une partie du préjudice financier lié à la restriction d’utilisation des sols, égale à celle de l’organisme gestionnaire du mécanisme de solidarité, dans la limite de 50 % du montant total du préjudice, en zone focus, et de 40 % en zone de sécurité. De même, l’Etat participe à la même hauteur que l’organisme gestionnaire aux coûts de traitements contre les adultes et contre les larves, préconisés par la DRAAF/SRAL, dans des limites qui sont précisées dans le journal officiel du 2 août pour les zones focus et de sécurité.

La chrysomèle redoutée

Diabrotica virgifera virgifera (LeConte), c’est son nom, est un coléoptère originaire d’Amérique du Nord détecté pour la première fois en Serbie en 1992. Ses larves s’attaquent aux racines du maïs, tandis que les adultes s’en prennent aux feuilles et aux épis. La chrysomèle est particulièrement dévastatrice : les pertes de rendement peuvent aller jusqu’à 80 %.
En France, depuis 1999, le réseau de surveillance de la chrysomèle est chargé de détecter sa présence pour éviter sa dissémination. Ce sont les organismes professionnels qui mettent en place les mesures de lutte, sous l’autorité des Draaf, les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. La lutte contre ce ravageur peut aussi être agronomique : la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin estime que la rotation est efficace et peut réduire de 98 % la présence d’insectes entre la 1ere et la 2e année.

Mahaut Launay

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter