Santé-animale : Organiser le partenariat public-privé

6 octobre 2009 - La rédaction 
L’industrie du médicament vétérinaire doit pouvoir proposer rapidement des solutions pour contrer l’expansion des maladies émergentes. Or, les contraintes économiques des entreprises se heurtent parfois à l’intérêt public. La solution passe par un renforcement du partenariat public-privé.

Agir au plus vite, tel est le maître mot dans la lutte contre les maladies émergentes. Certes, les systèmes d’alerte depuis l’éleveur jusqu’aux services officiels constituent le premier maillon. Mais l’industrie des médicaments doit également

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Jean-Louis Hunault, président du SIMV (industrie du médicament) :
« Il faut que les experts publics rendent des avis pour définir les priorités ».

être en mesure de répondre rapidement. Or, lors de l’arrivée de la fièvre catarrhale ovine (FCO), les vaccins n’étaient pas disponibles lorsque la maladie est apparue. Plusieurs jours durant lesquels les virus se sont répandus sur le territoire. Peut-on éviter ce genre de situation ? « Anticiper est au cœur de notre métier, répond Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire, le SIMV. Mais les entreprises privées ne peuvent se lancer dans la fabrication d’un médicament ou d’un vaccin que si elles disposent d’une visibilité de marché. Or, avec les maladies émergentes, par définition, il n’y en a pas. » À cela s’ajoute le temps de fabrication, incompressible.

Un réseau français de santé animale
Alors, pour surmonter cette problématique, la Direction générale de l’alimentation, la DGAL, a encouragé les partenariats public-privé au niveau national en créant, en 2007, le Réseau français pour la santé animale, RFSA. Il réunit l’Inra, l’Afssa, le Cirad, les écoles vétérinaires, le SIMV et les opérateurs professionnels, afin de définir un programme commun de recherche et d’accélérer le développement de médicaments, vaccins et tests. « Nous nous sommes d’abord donné comme objectif la définition les besoins de terrain pour pallier les problèmes de disponibilité des produits, explique Jean-Louis Hunault. Ensuite, nous devrons fixer des priorités en matière de maladies émergentes. Les enjeux sont considérables tant pour la société que pour les éleveurs et les industriels du médicament. Il faut que les secteurs public et privé se partagent les risques. »
Un groupe de travail se met en place au niveau européen pour étudier la possibilité de réaliser des stocks de vaccins. « Pour la FCO, il y a 25 sérotypes. Il n’est pas possible de demander aux entreprises de créer autant de vaccins, insiste Jean-Louis Hunault. Il faut que les experts publics rendent des avis pour définir les priorités. »
Quid de la prochaine campagne pour la FCO ? « Nous n’avons aucune visibilité, reconnaît Jean-Louis Hunault. Nous ne savons pas si la vaccination sera obligatoire, auquel cas il faudra des millions de doses, ou si elle se fera sur la base du volontariat. Il faut que les pouvoirs publics nous donnent leur feuille de route. »

Décryptage
Le Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire et réactif regroupe 33 sociétés, représentant 99 % du marché français, soit un chiffre d’affaires estimé à 845 millions d’euros en 2008. Ses missions : fédérer les fabricants autour des sujets majeurs pour leur développement comme l’information et la formation, le conseil aux adhérents, le contrôle du respect des engagements en matière, par exemple, de guide des bonnes pratiques de communication sur les médicaments ou la représentation des positions des adhérents.

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