Santé animale, les échanges internationaux facteur de risque n°1

7 octobre 2009 - La rédaction 

Récemment, une étude de l’OIE a montré l’impact du réchauffement climatique sur l’évolution des maladies émergentes*, recrudescentes. Si la tendance est donc plutôt d’une évolution des parasites exotiques vers les pays du Nord, on observe aussi un gradient Est-Ouest tel qu’il existe, par exemple, pour la maladie de Crimée Congo véhiculée par des tiques.

« L’arrivée de certaines maladies émergentes aura au moins permis de remettre les pendules à l’heure en matière de surveillance », docteur Monique Eloit, directrice adjointe de l’OIE.
(crédit photo : D. Mordzinski, OIE)

Cependant, le premier facteur reste l’accroissement des échanges internationaux. La fièvre catarrhale ovine en est l’exemple parfait. « Le virus était surveillé attentivement au sud de l’Europe, car il remontait depuis le bassin méditerranéen, indique Thierry Pineau. Or, l’épidémie a éclaté aux Pays-Bas, à Maastricht. On suspecte l’importation de produits végétaux qui auraient amené l’insecte vecteur du virus. » Les animaux et produits animaux qui circulent, comme le lait, la viande ou encore les œufs peuvent- aussi transporter des pathogènes. Des mouvements qui se font parfois de manière illégale, c’est-à-dire sans tous les contrôles sanitaires obligatoires. « Ils sont aussi très rapides, avec des délais parfois inférieurs aux durées d’incubation, explique Monique Eloit. Pendant ce temps, des milliers de produits peuvent avoir été exportés. »

Certains évoquent l’élevage intensif qui, du fait de la proximité des animaux les uns avec les autres, contribuerait à l’expansion plus rapide des pandémies. Une explication controversée. « Il faut tordre le cou à cette idée reçue, insiste Thierry Pineau. L’élevage plus dense présent dans les pays du Nord permet justement de plus rigoureuses conduites d’élevage, une alimentation plus contrôlée, un système rationnel de surveillance des maladies et un environnement vétérinaire efficace. Ces paramètres sont aptes à restreindre les menaces. »
Sans oublier la déforestation qui rend le contact plus fréquent avec la faune sauvage. « C’est un cocktail de causes, pas toujours simples à identifier », assure Monique Eloit.

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