L’Ademe confirme les bénéfices environnementaux des biocarburants

13 octobre 2009 - La rédaction 

Avec des économies de gaz à effet de serre d’au moins 57 % permises par les biocarburants, les objectifs fixés par l’Union européenne seraient remplis. C’est ce que démontre un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, remis le 8 octobre au ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer.
D’une part, les filières de productions des biocarburants présentent des bilans énergétiques plus favorables que les carburants fossiles, conclut l’Ademe. D’autre part, les esters se positionnent très bien : leurs rendements énergétiques, c’est-à-dire les unités d’énergie produites à partir d’une unité consommée, varient entre 2,2 pour le colza et 4,2 pour les graisses et huiles usagées, voire 5 pour la palme. « Les éthanols alignent des rendements énergétiques plus faibles, autour de 1,7 en incorporation directe », précise l’étude.
La grande majorité des biocarburants émettent entre 20 et 40 grammes de CO2 par mégajoule produit, soit des gains entre 60 et 80 % par rapport aux carburants conventionnels. « Les éthanols sous forme d’ETBE, éthyl tertio butyl éther, ont des bilans légèrement moins favorables », souligne l’Ademe. Les biocarburants répondent ainsi aux objectifs européens actuels de réduction de 35 % de
gaz à effet de serre et rentrent déjà dans les exigences de 50 % à l’horizon 2017.

L’impact sur l’utilisation des terres modifie les bilans

L’Ademe admet cependant que si les émissions dépendant des changements directs ou indirects liés à l’emblavement des cultures énergétiques étaient prises en compte dans toute leur ampleur, les bilans sur la réduction des gaz à effet de serre pourraient être revus. L’étude réalisée par le bureau d’étude Bio Intelligence Service (BioIS) qui a servi de base au rapport de l’Ademe montre en effet que dans l’hypothèse où la production de biocarburants se traduit par de la déforestation en zone tropicale, le biodiesel issu du colza aurait un bilan carbone deux fois plus mauvais que le combustible fossile qu’il remplace.

Certaines organisations sur la réserve

France Nature Environnement (FNE) fait une autre lecture du rapport de l’Ademe. « Il ne dit qu’une chose : qu’il faut poursuivre les études, les incertitudes, notamment méthodologiques étant encore trop nombreuses », estime Arnaud Gossement, porte parole de l’association écologiste. La Confédération paysanne émet également des réserves sur le bioéthanol de blé, rappelant que ce gain en termes d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence n’est que de 16 % pour l’éthanol en mélange direct, et négatif pour l’éthanol sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl éther). « Avec une efficacité énergétique inférieure à 1, l’éthanol de blé ne peut être qualifié d’énergie renouvelable », poursuit le syndicat. L’Union française des industries pétrolières (Ufip) évoque pour sa part un « ballon crevé » : « les conclusions de ce rapport semblent conformes à ce que pouvait espérer le gouvernement pour conforter son choix », indique-t-elle.

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