Lancement du projet « BioTFuel » : explications… et contestation

14 octobre 2009 - La rédaction 

Fabriquer du « biodiesel » et du « biokérosène » à partir de résidus agricoles, de coques de tournesol, de petits morceaux de bois et autres éléments jusqu’à présent peu valorisés, voilà l’ambition du programme baptisé « BioTFuel », auquel l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a donné son feu vert le 7 octobre. L’Ademe financera une partie du programme pour tester la production de ces biocarburants de deuxième génération. « BioTFuel » associe des partenaires comme l’Institut français du pétrole, Total, le Commissariat à l’énergie atomique et les industriels des oléagineux (Sofiproteol). Dans l’immédiat, deux unités pilotes doivent être construites, l’une à Compiègne dans l’Oise, l’autre sur un site du groupe pétrolier Total. L’investissement total envisagé, étalé sur cinq ans, dépasse les 100 millions d’euros.

A peine lancé, le projet BioTFuel est déjà contesté

Dans la filière essence, un projet de bioéthanol de deuxième génération a déjà été engagé l’an dernier par onze partenaires, sous le nom de « Futurol ». Pour l’association France Nature Environnement, le projet BioTFuel n’est pas si « beautiful ». Les biocarburants actuels ne valorisent que les réserves des végétaux comme le sucre de la canne et des betteraves ou les graines des céréales et des oléagineux. L’intérêt de la deuxième génération est d’utiliser la plante entière, y compris donc ce qui était considéré au préalable comme des déchets. A surface cultivée identique, le bilan doit ainsi devenir plus positif.
Reste que, pour Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture à FNE, « utiliser des terres agricoles pour implanter des taillis à croissance rapide, collecter les pailles au lieu de les incorporer dans nos sols pour reconstituer leur fertilité, sont des pratiques qui remettent en cause la capacité de notre agriculture à nous nourrir ».
En France, les biocarburants ont déjà pris une place importante. Mélangés au gazole et à l’essence classiques, ils représentent environ 6 % de l’ensemble des carburants utilisés.

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