Pour Sophie Dubuisson-Quellier, auteur de « La consommation engagée », « cette segmentation sociologique s’explique par le fait qu’un niveau d’éducation élevé est nécessaire pour comprendre la complexité de l’approche environnementale dans l’acte d’achat. L’exemple du thon rouge dont le bilan carbone est très favorable et le bilan environnemental catastrophique, montre que les problématiques sont très complexes et interconnectés. » Un gros effort devrait donc être porté sur l’éducation du consommateur, mesure négligée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Et malheureusement, selon Sophie Dubuisson-Quellier, les associations de consommateurs ne pallient pas cette insuffisance d’éducation. « Les associations de consommateurs fondent essentiellement leurs actions sur le droit à la consommation (consommer plus et moins cher) et non sur le devoir des consommateurs vis-à-vis de l’environnement. »
Arnaud Gossement, porte-parole de FNE (France nature environnement), partage ce constat. « Il est regrettable que les associations de consommateurs soient si frileuses par rapport à la consommation durable (cela a notamment été flagrant sur la taxe carbone ou sur les OGM). L’éducation à une consommation prenant en compte l’environnement est aujourd’hui inexistante. Alors même qu’il devient de plus en plus urgent de pouvoir démasquer les démarches de greenwashing* ».
*greenwashing : de l’anglais « green » : « vert », et « brainwashing » : « lavage de cerveau », le terme de greenwashing désigne un message de communication qui vante exagérément les avantages environnementaux de certains produits ou de certaines démarches.