Le monde au chevet des objectifs du millénaire

24 septembre 2010 - La rédaction 

Quelque 140 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’ONU se sont réunis à New York, du 20 au 22 septembre, pour faire le point sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) établis en 2000. Il s’agit, d’ici 2015, de réduire la pauvreté de moitié dans le monde, de permettre un meilleur accès à l’éducation primaire, d’enrayer la mortalité infantile, d’améliorer la santé maternelle, de lutter contre le sida, le paludisme ou encore la tuberculose, de promouvoir l’égalité des sexes, de préserver l’environnement et de mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Mais, dix ans après, le bilan reste plus que mitigé. D’autant que, en raison de la crise économique surtout, l’aide au développement des pays riches a fondu comme neige au soleil. L’aide pour le développement (APD) des pays de l’OCDE, qui était fixé en 2000 par l’ONU à 0,7% du revenu national brut de ces pays, n’a guère dépassé les 0,3% en 2009. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a évalué à plus de 100 milliards de dollars les financements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés en 2000. Pour trouver de nouveaux financements, Nicolas Sarkozy a relancé l’idée d’une taxe sur les transactions financières et s’est engagé à la défendre lors de sa présidence du G20, qui débutera en novembre, puis du G8, à partir de janvier 2011.

“La perte de biodiversité continuera jusqu’à la fin du siècle”
L’objectif visant « à assurer un environnement durable » est particulièrement en retard, tous ses indicateurs étant dans le rouge. A commencer par la poursuite de la perte de la biodiversité malgré des efforts de conservation. « Si les tendances actuelles se confirment, la perte de biodiversité continuera jusqu’à la fin du siècle », alors que « des milliards de personnes en dépendent directement pour leurs modes de subsistance, voire leur survie », rappelle un rapport de l’ONU.17.000 espèces végétales et animales à la base de différents écosystèmes restent ainsi menacées d’extinction et leur nombre augmente chaque jour, surtout dans les pays en développement. Seuls 12 % de la superficie terrestre de la planète et près de 1 % de la superficie marine sont protégés à l’heure actuelle. Par ailleurs, si la déforestation a ralenti depuis 2000 au niveau mondial, notamment grâce aux programmes de boisements en Asie, elle se poursuit à un taux élevé en Afrique et en Amérique du Sud. Au cours de la dernière décennie, 13 millions d’hectares de forêt ont disparu chaque année. Du coup, la déforestation, à l’origine de 18 à 25 % des émissions de gaz à effet de serre, aggrave le réchauffement climatique. L’ONU souligne d’ailleurs que les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 35% en 2007 par rapport 1990.

Finalement, le sommet de l’ONU sur les objectifs du millénaire s’est achevé après trois jours de débats sur une note pessimiste avec beaucoup de promesses mais des questions restées sans réponse, en particulier sur les financements qui se raréfient avec la crise. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pu faire une seule annonce concrète : en matière de santé des femmes et des enfants, les deux objectifs du millénaire les plus en retard parmi les huit, un programme de 40 milliards de dollars apportés par des gouvernements, des philanthropes et des groupes du secteur privé.

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