Qualité ou quantité : quelle priorité ?

7 décembre 2010 - La rédaction 
L’eau est confrontée à deux enjeux : la qualité et la quantité. Entre ces deux problématiques, quelle priorité ? Bayer CropScience lance le débat.

Trois invités pour participer au débat lancé par Bayer CropScience

La qualité, enjeu français

« En France, l’enjeu se situe clairement sur la qualité de l’eau, qui dépend de l’usage qui en est fait : l’irrigation ne pose pas le même problème que la consommation humaine, plus contraignante. Les techniques de traitement permettent de résoudre les problèmes liées à l’utilisation de phytosanitaires et à leurs résidus dans l’eau destinée à la

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Jean-Pierre Duguet,
coordinateur de l’ouvrage de l’Astee* « Réglementation et traitement des eaux destinées à la consommation humaine »

consommation humaine. Mais elles ont des limites. Pour cette raison la réglementation française interdit de traiter les eaux dont les concentrations en phytosanitaires excèdent les 2 microgrammes par litre (seuil de potabilité = 0.1 µ). Par ailleurs, les plans d’actions de réduction des pollutions visent la prévention : bandes enherbées, agriculture raisonnée ou biologique, formation à l’utilisation des phytosanitaires, lutte contre les pollutions ponctuelles et diffuses… La qualité de l’eau est un enjeu collectif. Les résidus trouvés contiennent aussi bien des traces de produits phytosanitaires que de médicaments, cosmétiques, produits médicaux, etc. Autant de micropolluants qu’on ne sait pas ou peu analyser aujourd’hui. »

*Astee : l’association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement

Deux priorités vitales

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Pascal Moine,
agriculteur dans la Vienne

« L’eau est un bien précieux. Il est aussi vital d’en disposer en quantité que de la restituer propre dans l’environnement. Il n’est plus possible de laisser repartir de l’eau souillée dans la nature. Cela suppose de vrai effort. J’ai investi 50 000 euros dans une aire de remplissage des pulvérisateurs, un local phytosanitaire, le tout relié à un Phytobac et alimenté par un système de récupération de l’eau des bâtiments. Au passage, je devais bénéficier d’une aide de 5 000 euros, mais la réglementation a changé et je n’ai rien eu !
En termes de quantité, le problème sur mon exploitation est lié à la disponibilité de la ressource pour irriguer mes 25 hectares de maïs. Au lieu de pomper directement dans la nappe en été, l’idée est de stocker l’eau en hiver dans des retenues. Mais pratiquement tous les projets présentés par les irrigants se font recaler sur le département. Prendre de l’eau, ce n’est pas la polluer. C’est faire en sorte que l’on puisse produire pour répondre aux besoins du marché et garder une exploitation viable. »

L’avis de Bayer CropScience
par Christian Guyot, ingénieur Expert environnement

La qualité, concertée

Notre contribution, centrée sur la qualité de l’eau, s’opère autour de deux axes : de l’évaluation du risque pour l’obtention de l’autorisation des molécules à l’accompagnement du produit jusqu’au champ. Il est important, avant toute chose, de souligner que la question de la qualité de l’eau ne peut se régler sans la mobilisation de tous les maillons. L’efficacité passe par le collectif. Tout à fait en amont, nous travaillons avec les autorités, en particulier l’Anses (1), sur des méthodes d’évaluation affinée du risque afin que les autorisations de mise en marché s’intègrent aussi dans une logique de gestion du risque. De ces autorisations jusqu’au champ, la vie de la molécule traverse de multiples étapes : expertise, aménagement du territoire, zones tampons, bassins versants… Cette trajectoire suppose un lien avec tous les acteurs. Nous agissons et communiquons de manière très concrète, du Phytobac à la création de six postes d’ingénieurs développement durable dans les régions. Nous sommes ainsi à même de fédérer toute une série d’actions, de nous insérer dans le maillage terrain.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

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