Générations futures analyse la présence de produits chimiques dans les assiettes

7 décembre 2010 - La rédaction 

Mercredi 1er décembre, le mouvement Générations futures dévoilait les résultats d’une enquête réalisée entre juillet et septembre 2010 sur des aliments non bio composant les repas-types d’une journée d’un enfant de 10 ans. Résultat : 81 substances chimiques ont été détectées, dont 42 classées “cancérigènes possibles ou probables”, 5 “cancérigènes certaines” et 37 “susceptibles d’agir comme des perturbateurs endocriniens”. La palme semble revenir au saumon frais, avec 34 substances, dont plus de la moitié sont cancérigènes. 36 substances utilisées en agriculture ont été détectées. Quelques unes, interdites sur le sol français, ont été repérées dans du riz importé d’Asie et dans des haricots verts du Kenya.
Même si Générations Futures précise que pour chaque substance prise individuellement, les seuils légaux sont respectés, il s’inquiète « du cocktail explosif que représentent, ensemble, tous ces résidus de polluants, pesticides et additifs. » Pour l’association, « il est du devoir de nos représentants de trouver des moyens de réduire de manière substantielle l’exposition, notamment alimentaire, de la population aux substances chimiques suspectées d’être cancérigènes et/ou pouvant perturber le système endocrinien ».
Les pouvoirs publics ont réagi par la voix de Marc Mortureux, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Il tempère les conclusions de l’étude, qui ne le surprennent pas, d’autant qu’elles recoupent une analyse rendue publique dans le cadre de l’Observatoire sur les résidus de pesticides (ORP). Et d’ajouter qu’il ne peut pas « laisser dire que la présence d’une substance chimique dans un aliment sous forme de traces implique nécessairement un risque pour la santé du consommateur ». Il prend acte des questionnements de l’étude de Générations Futures sur la nécessité de travailler sur les effets synergiques possibles entre les différents types de contaminants. Une étude est d’ailleurs en cours sur le degré d’exposition des consommateurs. Elle porte sur 300 contaminants potentiels dans 20 000 produits alimentaires. Les résultats de cette étude seront publiés en juin prochain.

Des analyses toxicologiques complexes sur les combinaisons des 72 substances les plus couramment trouvées dans l’alimentation ont été réalisées. Parmi les combinaisons les plus fréquentes, les chercheurs en ont sélectionné sept, sur lesquelles des études toxicologiques sont en cours. Des travaux sont aussi menés sur les perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénols A).
Les industriels, via l’Union des industries de la protection des plantes, admettent que les questions suscitées par l’enquête sont légitimes, mais soulignent aussi son “caractère anxiogène, alimenté par des résultats présentés de façon alarmiste, alors qu’aucun de ces résultats ne montre de dépassement réglementaire et encore moins de dépassement des seuils toxiques.”
A la suite de cette étude, Europe Ecologie-Les Verts demande aux pouvoirs publics des mesures immédiates, passant par l’arrêt des subventions pour toute installation agricole utilisant des pesticides (autant dire l’arrêt de l’agriculture en Europe) et un renforcement des contrôles aux frontières, des pesticides hors réglementation européenne ayant été retrouvés dans les produits importés.

L’étude de Générations Futures

L’enquête de Générations Futures s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’action sur les causes environnementales du cancer. Ces repas-types incluaient les recommandations officielles – telles que cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d’eau par jour – ainsi qu’une collation.

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