Vallée du Doubs et de la Bresse, le parc de la discorde

14 décembre 2010 - La rédaction 

Soucieux de protéger les écosystèmes français, le Grenelle de l’environnement a acté la nécessité de créer trois nouveaux parcs nationaux. L’éventualité d’un parc naturel national dans la basse vallée du Doubs et de la Bresse est loin de faire l’unanimité.
Afin de protéger les zones humides, un projet de parc naturel de la Vallée du Doubs et de la Bresse est à l’étude. Quelque 10 000 ha sont concernés, répartis sur trois départements (Doubs, Jura et Saône-et-Loire), gelés de toute activité (chasse, pêche, agriculture, loisirs…). La phase de consultation locale vient de démarrer. Et les tensions sont vives entre acteurs économiques et protecteurs de la nature. Trois ans seront nécessaires (comprenant les consultations locale et nationale, l’élaboration du décret) avant que puisse être créé officiellement ce parc national et que soit publiée sa charte de gestion.

La profession agricole regrette que ce projet de parc national de zone humide en basse vallée du Doubs et de la Bresse ait été présenté à la population sans concertation préalable et que le dossier apparaisse comme déjà bouclé. La crainte porte aussi sur le fait que les contraintes réglementaires rendent plus complexes le développement du territoire et conduisent à un véritable sanctuaire où le développement serait bloqué.
Les élus sont aussi divisés. Ainsi, Alain Gillet, conseiller général de Saône-et-Loire regrette le manque de concertation et exprime un avis défavorable sur ce parc du fait qu’il existe déjà des zones protégées sur le secteur. En revanche, Danielle Brulebois, conseillère générale du Jura, se positionne favorablement par rapport à ce projet, le considérant comme « un atout prestigieux » permettant une « belle reconnaissance de la haute valeur de ce patrimoine naturel ». Elle poursuit : « On ne peut pas à la fois regretter la désertification de nos campagnes, la déprise agricole et refuser une telle opportunité. Un parc peut être justement un instrument privilégié d’aménagement des territoires pour que ceux-ci soient et restent des territoires de vie. »
Atout à saisir ou contraintes trop importantes à supporter ? Les concertations permettront peut-être de trouver un terrain d’entente et d’envisager la faisabilité d’un tel projet.

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