Bourgogne : la qualité de l’eau distribuée s’améliore progressivement

21 décembre 2010 - La rédaction 

Une nette amélioration de la qualité de l’eau, mais des résidus de nitrates et de pesticides encore présents dans certains secteurs de la Bourgogne. Telles sont les conclusions du bilan du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine, publié le 7 décembre par l’ARS, l’Agence régionale de santé. Conséquence, des mesures pour prévenir et traiter les risques doivent être confortées et maintenues dans certaines zones, préconise l’Agence.

En Bourgogne, les teneurs en nitrates dans les eaux destinées à la consommation humaine s’améliore lentement. Mais, précise l’ARS, c’est surtout la fermeture des captages les plus pollués qui a « contribué à diminuer le nombre de personnes concernées par cette pollution. “Cette solution n’est pas durable, les ressources de substitution sont limitées. L’amélioration de la qualité de l’eau distribuée nécessite de mettre en œuvre des mesures de réduction de la fertilisation azotée, d’amélioration des systèmes d’assainissement, voire de l’arrêt des apports en azote dans les secteurs les plus vulnérables du bassin d’alimentation du captage concerné. »

Pesticides : miser davantage sur la prévention
Quant aux pesticides, des progrès ont été enregistrés dans les eaux distribuées (1) mais la situation reste dégradée pour les eaux brutes pompées. Pour l’ARS, « l’usage des pesticides s’est répandu dans tous les domaines des activités humaines et pas uniquement dans l’agriculture. Il en a résulté une contamination des nappes et des cours d’eau qui n’est pas compatible avec les exigences de développement durable qui s’imposent désormais à tous. La solution visant à traiter l’eau pour en éliminer les pesticides avant distribution n’est pas une panacée. Ce traitement (…) peut notamment être perturbé par certaines molécules, par la turbidité ou des quantités de pesticides à éliminer trop importantes. La solution la plus durable réside dans la prévention et la diminution des usages de pesticides ».

(1) En 2009, 87 % des bourguignons ont pu consommer une eau sans pesticides, alors qu’ils n’étaient que 75 % en 2001.

Le bilan par département

En Côte-d’Or, le taux des nitrates dans les ressources a diminué jusqu’en 2002, puis a fortement augmenté lors de la sécheresse de 2003. Il diminue à nouveau lentement depuis. Concernant les pesticides, on observe essentiellement dans les eaux souterraines des herbicides, principalement sur cultures céréalières et des fongicides sur vignes. Entre 1992 et 2006, ce ne sont pas moins de 19 captages qui ont du être abandonnés en Côte-d’Or du fait de leur pollution par les nitrates ou les pesticides.
Plus d’informations : http://www.ars.bourgogne.sante.fr/fileadmin/BOURGOGNE/publications/ARS/DSP/eau_de_consommation_2010/Cote_d_Or.pdf

La Nièvre est dans une situation favorable concernant la pollution des nappes par les nitrates. Ce département présente une situation très contrastée du point de vue des pesticides : absence totale dans de nombreux secteurs préservés et présence au-delà des limites prévues par le code de la santé publique dans certaines collectivités.
Plus d’informations : http://www.ars.bourgogne.sante.fr/fileadmin/BOURGOGNE/publications/ARS/DSP/eau_de_consommation_2010/NIEVRE.pdf

La Saône-et-Loire est dans un contexte intermédiaire concernant la pollution par les nitrates. Concernant les pesticides, ce département doit gérer plusieurs situations de non-conformité même si les concentrations retrouvées dans les eaux de la plupart des communes sont quasi nulles ou à peine supérieures aux limites de détection.
Plus d’informations : http://www.ars.bourgogne.sante.fr/fileadmin/BOURGOGNE/publications/ARS/DSP/eau_de_consommation_2010/SAONELOIRE.pdf

Dans l’Yonne l’augmentation des concentrations en nitrates dans les eaux distribuées a été rapide et brutale entre les années 1969 et 1974. Le nombre d’unités de distribution délivrant une eau dont la teneur en nitrates a dépassé en moyenne la limite réglementaire a atteint son maximum en 1994 (53 réseaux). En 2006, 39 unités de distribution délivraient encore une eau avec des dépassements de la limite de qualité. En 2009, la situation s’est encore améliorée puisque 24 unités de distribution étaient « hors normes ». En matière de pesticides, les eaux souterraines de l’Yonne sont toujours contaminées par l’atrazine, herbicide interdit depuis 2003.
Plus d’informations : http://www.ars.bourgogne.sante.fr/fileadmin/BOURGOGNE/publications/ARS/DSP/eau_de_consommation_2010/YONNE.pdf

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter