Bilan carbone en grandes cultures, comment jouer l’efficacité ?

20 janvier 2011 - La rédaction 
Les surfaces cultivées en grandes cultures sont-elles des puits ou des sources de carbone et quel impact ont-elles sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Par quels moyens peut-on améliorer ce bilan et limiter ces impacts quand ils sont contributeurs ? Une récente étude (1) répond à ces questions.

Les grandes cultures sont-elles ou non émettrices de gaz à effet de serre (GES) et quels sont leur bilan carbone ? Une étude pilotée par le CESBIO (1) a mis en évidence les trois paramètres les plus déterminants pour répondre à ces questions. Le premier d’entre eux est la quantité de carbone exportée de la parcelle. Son effet est toujours une contribution de GES mais il peut varier. En effet, si l’on exporte uniquement les grains l’effet contributeur est moindre que pour une culture dont on exporte soit, la plante entière soit, les pailles en plus des grains. Le second paramètre contributeur de GES est l’échange net de CO2 avec l’atmosphère. Ce paramètre a très souvent un effet puits de GES. Effet qui est d’autant plus important que le cycle végétatif est long. En outre, quand il est pratiqué, le troisième paramètre déterminant est l’apport de carbone organique. D’autres facteurs ont des incidences beaucoup plus faibles. Il s’agit des émissions de N2O liées à la décomposition des résidus de culture et des engrais. Enfin, et contrairement à certaines idées reçues, toutes les autres opérations techniques agricoles ont un effet peu significatif que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Le terme “autres opérations” englobe ici la fabrication, le stockage, le transport des engrais mais aussi l’utilisation des machines agricoles, l’irrigation de même que la fabrication, le stockage et le transport des produits phytosanitaires.
En conclusion, les auteurs de l’étude émettent plusieurs préconisations pour atténuer les pertes de carbone et limiter les émissions de GES en grandes cultures. Ainsi, la mise en place de cultures intermédiaires permettrait de limiter les pertes de carbone quand le sol est nu et assurerait un stockage de carbone atmosphérique. L’autre piste pouvant être envisagée pour certaines cultures : la limitation des exportations de carbone au moment de la récolte (moins de paille exportées). Les auteurs notent que le maïs ensilage n’offre pas cette marge de manœuvre.

(1) Cette étude qui a été pilotée par le Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO) fait partie d’un programme européen dénommé CarboEurope IP (integrated systems). Elle a été menée sur plusieurs années dans 10 pays de l’UE avec 17 types de cultures sur 14 sites expérimentaux allant de l’Espagne au Danemark.

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