La charte des bonnes pratiques pour communiquer d’une seule voix

1 février 2011 - La rédaction 
La charte des bonnes pratiques d’élevage fête ses dix ans. Lancée en 2000 par la Confédération nationale de l’élevage, elle émane directement des agriculteurs. C’est l’une des clés de son succès. 60 % des exploitations bovines françaises y adhèrent, ce qui représente 80 % du lait produit en France et plus de 72 % des bovins. Les exploitants suivent un référentiel commun, actuellement en cours d’évolution. Reportage chez Jean-René Pelluau, éleveur bovin à Azé, en Mayenne.

Eleveur laitier à Azé, en Mayenne, depuis 1995, l’adhésion à la charte des bonnes pratiques d’élevage allait de soi, en 2003, pour Jean-René Pelluau. « Auparavant, nous rentrions dans des chartes qui nous forçaient à acheter des intrants, explique l’éleveur. Ici, il n’y a pas d’objectifs commerciaux. »

Jean-René Pelluau, éleveur en Mayenne, a adhéré à la charte des bonnes pratiques d’élevage en 2003. (Crédits : S.Ay.)

Six axes de travail
Le référentiel comporte 48 points regroupés en six grands chapitres : l’identification et la traçabilité des animaux, la santé animale, l’alimentation, la production de lait, le bien-être animal et la protection de l’environnement. « J’ai un classeur où je note toutes mes pratiques, que je saisis informatiquement une fois par semaine », détaille Jean-René Pelluau.

Produire le fourrage
Côté alimentation, son objectif est de produire, sur ses 75 hectares, assez de fourrage pour importer le minimum de compléments. Pari réussi : 95 % de l’alimentation des bovins proviennent de l’exploitation. « À chaque fois que j’achète un complément, je conserve le bon de livraison pendant cinq ans », précise l’éleveur. Le stockage du fourrage fait partie de la charte car il joue directement sur la qualité de l’alimentation. Pour éviter des contaminations accidentelles, l’éleveur stocke séparément les aliments et les produits potentiellement toxiques comme les engrais, le carburant ou les désinfectants. L’exploitation doit aussi assurer un abreuvement de qualité aux animaux, d’où des analyses d’eau régulières.

Epandre les déjections
Jean-René Pelluau épand les l’ensemble des déjections produites par ses 40 vaches sur ses champs, en respectant un cahier

La santé animale est l’un des chapitres de la Charte des bonnes pratiques. (Crédits : S.Ay.)

prévisionnel d’épandage, pour les répartir au plus juste. Logique et économique, puisque cela évite d’acheter des engrais ! Quant au bien-être animal, il fait l’objet d’un chapitre à part entière : bâtiments suffisamment éclairés et ventilés, sortie des animaux dans les prairies et santé des animaux. « Les médicaments sont récupérés dans des filières spécialisées gérées par les vétérinaires et les groupements de défense sanitaire », précise Jean-René Pelluau. La traite est aussi l’occasion de percevoir la bonne santé des vaches. Tout problème est noté minutieusement. Les machines sont contrôlées tous les ans par un organisme certifié afin d’éviter les mammites, ces infections des mamelles, et de garantir la bonne qualité du lait.

Un contrôle rigoureux
Tous les deux ans, un technicien Opav (1) vient contrôler le respect de la charte. « Un seul point de non-conformité suffit à ne pas attribuer la charte, insiste Magalie Léveillé, technicienne Opav. L’exploitant a alors deux à trois mois pour rectifier le tir. »

Mais pas de valorisation directe

Le logo de la charte des bonnes pratiques d’élevage est un moyen de communication.

Un logo permet d’identifier les fermes adhérentes. « Je n’ai aucune valorisation directe de la charte, reconnaît Jean-René Pelluau. L’idée est de pouvoir communiquer de manière collective vers le grand public sur nos bonnes pratiques. »

(1) Opav : organismes professionnels d’accompagnement et de validation qui animent le comité de pilotage de la charte, comme les laiteries, les organisations de producteurs, les groupements de défense sanitaire ou encore les chambres d’agriculture).

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