Jean-Claude Bévillard : Nous avons décidé de taper du poing sur la table. Depuis plusieurs mois, les pouvoirs publics et la profession agricole agissent de concert pour freiner ou bloquer un certain nombre de chantiers visant à rendre l’agriculture plus
respectueuse de l’environnement. Nous avons choisi plusieurs points d’accroche sensibles pour l’opinion tels que les algues vertes, les pesticides ou les OGM. Pour être sûrs d’interpeller, nous avons choisi de dire adieu aux images bucoliques et aux discours gentillets.
C&E. : Ce n’est peut-être pas la meilleure manière de créer un climat de confiance avec les agriculteurs, vos partenaires du Grenelle?
J.-C. B. : Nous ne mettons pas les agriculteurs sur le banc des accusés. Nous restons constructifs et pragmatiques. Nous devons trouver avec le monde agricole des solutions partagées et progressives. Nous souhaitons que l’agriculture s’inscrive dans une logique de sauvegarde des territoires et du maintien de la biodiversité.
C&E : Quel message adressez-vous au monde agricole ?
J.-C. B. : Il est simple : poursuivons dans la lancée du Grenelle ! Son essence même est d’essayer de régler les problèmes ensemble, par la négociation, en réunissant autour de la table tous les acteurs concernés. Il faut rendre l’agriculture légitime aux yeux de la société en faisant de l’environnement l’un de ses objectifs majeurs. Notre prochain congrès (Ndlr : 31 mars et le 1er avril prochain à Marseille) sera consacré à l’agriculture et à la réforme de la PAC. Nous invitons les agriculteurs à se joindre à nos travaux.
Propos recueillies par Jean Pambrun