Un climat de crispation
Bruno Le Maire, le 16 février : une campagne « scandaleuse et inacceptable ». « Quand j’entends une association de défense de l’environnement, aux propos d’ordinaire plutôt raisonnables, reprendre le vieux refrain agriculteur = pollueur, en employant des images fortes pour choquer et scandaliser, je suis partagé entre la consternation et la colère. » Une indignation présente aussi chez les professionnels du secteur agricole. Deux interprofessions avaient engagé une action en justice contre FNE, rejetée le 14 février.
Le Conseil régional de Bretagne a décidé, le 16 février, d’assigner France Nature Environnement devant le tribunal de grande instance de Paris, pour atteinte à son image. Dans cette campagne, la Bretagne « première région agricole de France » est présentée « comme source de pollution et de mise en danger de le vie d’autrui ».
Nathalie Kosciusko-Morizet : « Je défends le droit d’expression des associations environnementales ». FNE affirme ses inquiétudes sur « un certain modèle agricole avec des visuels un peu chocs ». Des visuels qu’il « ne faut pas prendre au pied de la lettre ».
Les réactions n’opposent pas toujours professionnels de l’agriculture et écologistes : en témoigne l’indignation de l’association Eaux et rivières de Bretagne, pourtant membre de France Nature Environnement (voir notre article du 15 février).
Ultime réaction, celle de l’association environnementaliste Générations futures (ex MDRGF) qui condamne la prise de position de Bruno Le Maire, l’accusant de « victimiser le monde agricole », plutôt que « d’accepter cette réalité et [de l’aider] à changer ». Générations futures dénonce au passage, dans la droite ligne de nombre d’associations environnementalistes, le grignotage du Grenelle de l’environnement.