La planète en 2050 : comment résoudre le double défi démographique et agronomique

Le spectre de la « bombe démographique » plane-t-il à nouveau sur la planète ? Une étude du Conseil économique et social des Nations unies, publiée début février, montre que la stabilisation du nombre d’habitants à 9 milliards d’ici à 2050 est loin d’être acquise. Pour garantir un niveau soutenable de population, tous les pays doivent au plus vite, selon l’ONU, tomber à un taux de fécondité de 1,85 et s’y maintenir pendant au moins un siècle. Le défi sera difficile à tenir quand on sait que le taux de fécondité des pays les moins avancés est aujourd’hui en moyenne de 4,29. Pourtant les agronomes se veulent rassurants : il est possible selon eux de nourrir 9 milliards de bouches, voire plus, d’ici à quarante ans.

L’augmentation de la population mondiale fera exploser les besoins en alimentation. En particulier dans les pays du Sud, qui vont accueillir environ 3 milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050. Mais on pourra nourrir 9 milliards d’habitants voire plus dans quarante ans, disent les agronomes à condition de résoudre le déséquilibre de la répartition internationale de la production. En résumé, il faudrait la stimuler dans les pays pauvres et la ralentir ou la reconvertir dans les pays riches. De façon concrète, les agronomes avancent quatre pistes pour que la planète se nourrisse à sa faim dans l’avenir. La première piste consiste à accroître de façon massive la production, en jouant à la fois sur les leviers technique et financier, ce qui implique un renforcement très important de la coopération internationale. Seconde piste, il faudra dédier en priorité les terres agricoles à l’alimentation sachant qu’il y aura environ 6 milliards d’hectares cultivables sur la surface de la terre. Troisième piste : accentuer l’effort de recherche et développement agronomique sur les milieux arides et tropicaux. Enfin, dernière piste, renforcer le cadre institutionnel et organisationnel des pays du Sud, en particulier résoudre le problème de l’accès à la terre.