Pesticides : deux salariés lancent une action juridique

27 septembre 2011 - La rédaction 

Gravement malades « depuis une intoxication aux pesticides », deux anciens salariés de la société de nutrition animale Nutréa-Triskalia sont venus tenir une conférence de presse à Paris le 23 septembre pour rendre publiques leurs actions juridiques lancées auprès de leurs ex-employeurs. Les faits remontent à 2009 et 2010. En 2009, des céréales stockées et infestées de vermines auraient fait l'objet d'un traitement avec l'insecticide Nuvan total à base de dichlorvos, alors interdit d'utilisation, et en 2010, un autre traitement aurait été réalisé avec un débit de pompe mal réglé engendrant un surdosage important.

Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, licenciés mi-2011 pour inaptitude professionnelle, souffrent d'une hypersensibilité aux substances chimiques. Dix-huit des 70 salariés de l'entreprise Nutréa de Plouisy (Côtes d'Armor) auraient été directement ou indirectement concernés par ces deux accidents du travail.

Réactions

Les dirigeants de Nutréa avouent l'utilisation par erreur d'un « fond de bidon » d'un produit devenu interdit d'utilisation, mais ne reconnaissent pas de lien établi entre les problèmes de santé des salariés et les produits utilisés.
Pour Solidaires et Générations futures, qui soutiennent les deux salariés, l'occasion est donnée de mettre en avant l'exposition de salariés aux pesticides qui servent à la conservation de céréales stockées dans des silos ou des hangars et transportées dans des camions : « Les agriculteurs ne sont pas isolés, de nombreux salariés de l'agroalimentaire, dockers, chauffeurs routiers… sont exposés aux pesticides ».

Les dirigeants de Coop de France Métiers du grain, de leurs côtés, assurent que les bonnes pratiques de stockage vulgarisées mettent en avant la sécurité des personnes et vont dans le sens d'une meilleure maîtrise des infestations d'insectes dans les grains, notamment par le biais d'une ventilation efficace.

Une équation complexe

Le problème n'est cependant pas simple puisque d'un côté, les acheteurs ne veulent voir aucun insecte, et que de l'autre, les moyens de lutte non chimiques n'offrent pas la possibilité d'arriver à ce résultat. La ventilation, qui permet de réduire les traitements, exige par ailleurs de lourds investissements.
Enfin, le retrait de produits par le ministère en charge de l'Agriculture reste selon eux insuffisamment accompagné et il semble parfois difficile de s'y retrouver. « Nous demandons depuis longtemps au ministère une meilleure communication sur le sujet », insistent-ils.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter