Dialogue et partage pour réconcilier le rural et l’urbain

6 octobre 2011 - La rédaction 

« L'agriculture, le rural et le territoire constituent trois piliers indissociables », selon Jacques Delors, président fondateur de Notre Europe et parrain de Sol et Civilisation. Il prenait la parole à l'occasion des 20e assises de Sol et Civilisation, le 29 septembre. Un rendez-vous pour dessiner les conditions de réussite d'une complémentarité entre le rural et l'urbain.

« L'agriculture est indispensable pour l'économie et le socle humain, a poursuivi Jacques Delors. Et il n'est pas normal, au nom de l'environnement, de stigmatiser une production aussi essentielle. Le rural représente un bien public pour lequel la nation et les contribuables devraient reconnaitre un coût. Enfin le territoire constitue la matrice des relations humaines, l'élément essentiel à la reconstruction de la société ».

L'organisation du territoire change

Attirance pour un cadre et des conditions de vie, les zones rurales se repeuplent, même si un quart des communes rurales françaises ne bénéficient pas de cette dynamique. Ce regain d'intérêt pour le milieu rural prend la forme d'un éparpillement urbain, ont expliqué les intervenants Conséquence : les nouvelles populations habitant la campagne font exploser les trajets domicile-travail, ce qui n'est guère compatible avec le développement durable des territoires.

Face à cette évolution, Anne-Claire Vial, agricultrice de la Drôme, estime « qu'il faut remettre l'Homme au cœur des réflexions. Dans ces conditions, les échanges sont possibles même dans un système mondialisé. Mais il y a aujourd'hui un manque cruel de visibilité à long terme, de prospective pour les territoires pour déterminer les lieux réservés à la production, à la préservation des espaces et à l'habitation ».

 

Plaidoyer pour la réconciliation

Le dialogue constitue une clé de réussite. « Aujourd'hui, dans un monde instable, la ruralité est un facteur de stabilité » insiste Jean-Paul Delevoye, président du CESE (Conseil économique et social environnemental). « Le monde rural a gardé des convictions d'écoute de l'autre, de vie collective. Il faut assurer la complémentarité ville-campagne et s'appuyer sur le partage. »

Dominique Wolton, du CNRS, confirme cette « nécessité de coexistence des valeurs, de cohabitation de modèles divers. Le monde rural doit être fier de ses différences, ce qui peut constituer un formidable atout face à la tyrannie de la mondialisation ».

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