Biocarburants : l’Ifpri s’inquiète du changement d’affectation des sols

3 novembre 2011 - La rédaction 

Le constat est sans appel : le changement indirect d'affectation des sols engendré par la production de biocarburants de première génération, ce changement généré par des transferts de production d'un pays vers d'autres pays, réduit sensiblement les bénéfices obtenus en matières d'émissions de gaz à effet de serre. C'est ce que conclut le rapport que l'Ifpri (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires), rendu à la Commission européenne le 21 octobre.

Le rapport souligne notamment que le changement indirect d'affectation des sols annulerait plus des 2/3 des économies d'émissions réalisées grâce à l'utilisation des biocarburants dans les transports. Ce rapport complète une première étude publiée en mars 2010 et qui concluait notamment qu'au-delà de 5,6 % de biocarburants de première génération dans la consommation des transports européens un risque existait pour l'environnement et le prix de l'alimentaire. Les biocarburants de première génération sont des carburants élaborés (en France) à partir de cultures comme le colza, le blé, les betteraves. La deuxième génération de biocarburants consiste à utiliser des déchets agricoles ou forestiers ou encore des cultures spécifiques non alimentaires (miscanthus, taillis à courte rotation…).

ONG confortées
Or l'Union européenne a fixé un objectif de 10% d'énergies renouvelables dans le secteur du transport à l'horizon 2020. Le rapport d'Ifpri devrait servir de base à ses futures propositions législatives de la Commission européenne. « Ce que nous affirmons depuis des années est enfin annoncé sans ambiguïté, l'Ifpri reconnaissant que les agrocarburants ne sont pas le meilleur outil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports », observent les associations du Réseau action climat. Le rapport s'appuie sur des données très théoriques, et les transferts de production ne sont toutefois pas si automatiques.

Une remarque enfin : le Réseau action climat trouve insuffisantes les propositions liées à l'environnement de la future Pac, dont celle consistant à instaurer une jachère de 7 %.

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