Parler d’une même voix sur l’agroforesterie – Séverin Lavoyer, Afaf

8 décembre 2011 - La rédaction 
Une association européenne d'agroforesterie sera créée le 16 décembre. Explications sur ses raisons d'être, ses rôles et les acteurs qui la composeront avec Séverin Lavoyer, vice-président de l'Afaf, l'Association française d'agroforesterie.

Campagnes et environnement : Une association européenne d'agroforesterie sera créée le 16 décembre, à l'occasion de la première journée européenne d'agroforesterie, que l'Afaf organise à Paris. En quoi cette structure va-t-elle consister ?

Séverin Lavoyer : Cette plateforme rassemblera des acteurs de la recherche, du développement, des institutionnels et politiques, les structures nationales existantes qui traitent de toutes les thématiques qui croisent arbres et systèmes agricoles innovants.

 class=
Séverin Lavoyer est vice-président de l'Afaf, l'Association française d'agroforesterie (crédits : D.R.)

Eau, sol, climat, biodiversité : l'agroforesterie répond à tous les grands enjeux et problématiques transversales en agriculture. Elle se développe sur le terrain ; les acteurs et politiques sont en attente. A toutes les échelles de discussion, on constate qu'il y a besoin d'une structure interlocutrice. La future association européenne rendra les acteurs de l'agroforesterie identifiables. Elle est l'aboutissement de plus de 10 ans de collaboration européenne.

 

C&E : Quelles seront les missions de cette structure européenne d'agroforesterie ?

S. L. : Elle sera chargée de représenter et coordonner les acteurs de l'agroforesterie à travers l'Europe et sera force de proposition à l'échelle européenne. Elle fera la synthèse des propositions déjà formulées dans chaque pays pour que la Pac intègre mieux l'agroforesterie.

La journée du 16 décembre vise à discuter et arrêter ensemble une proposition commune, qui sera ensuite portée par la structure européenne à Bruxelles pour mieux intégrer l'agroforesterie dans la Pac. Il y a un très gros travail d'information à faire auprès des institutions, des administrations et des organisations agricoles actuelles.

 

C&E : Où en est l'agroforesterie à l'échelle européenne ?

S. L. : Il est difficile de quantifier les surfaces ou le nombre d'actifs concernés par l'agroforesterie. Les systèmes agroforestiers européens sont très diversifiés et la définition de ces pratiques varie d'un pays à l'autre. L'agroforesterie connaît un nouveau souffle, avec depuis 20 ans, des cellules de recherche et développement et des réseaux d'agriculteurs qui se mettent en place. La structure européenne permettra de donner une impulsion supplémentaire à cette dynamique et de fédérer les acteurs autour d'une définition simple et efficace de l'apport de systèmes agroforestiers à l'agriculture.

 

C&E : Comment sont organisés les acteurs européens de l'agroforesterie ?

S. L. : En matière de gouvernance, les situations nationales sont contrastées. Certains pays sont plus avancés, avec une cellule dédiée au ministère. La France et la Grande-Bretagne disposent d'une association nationale. Dans d'autres pays, il n'y en a pas du tout, même si la pratique est bien développée. La journée européenne d'agroforesterie du 16 décembre réunira tout le monde.

En France, les acteurs sont plutôt bien structurés et reconnus. Un groupe de travail sur la place de l'agroforesterie dans la nouvelle Pac a été mis en place par le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le ministère de l'Ecologie, le réseau des chambres d'agricultures, l'Afaf et l'Afahc, Association française arbres et haies champêtres.
Une réflexion importante, car le ministère est influent auprès de la Commission. C'est aussi grâce à ce dialogue déjà engagé que l'Afaf était en bonne position pour organiser cette journée européenne et de la faire financer.

 

Propos recueillis par Mahaut Launay

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter