Edito. L’embarras du choix

27 décembre 2011 - La rédaction 

L'agriculture perd du terrain. La surface cultivée en France diminue à un rythme qui s’accélère. Aujourd’hui, l’équivalent d’un département tous les sept ans cède la place au bitume ou au béton. Forêts et espaces naturels prennent aussi leur part.

Est-ce grave ? Tout dépend. Tout dépend de la place que la France veut accorder à son agriculture, dans le monde, à l’intérieur de ses frontières et au sein de ses territoires.
Le scénario qui se profile pour 2050 est celui d’une planète peuplée de neuf milliards d’humains, dont la demande en produits agricoles, alimentaires ou non, va croître. Quelle place la France entend-elle jouer sur cette scène mondiale ?

Ensuite, le grignotage des terres agricoles pose question à l’échelle nationale. Car, à moins de démultiplier les rendements – et à quel coût environnemental ? – perdre des terres agricoles, c’est réduire notre capacité à produire. À produire des aliments, mais aussi des services environnementaux et paysagers, à entretenir des habitats favorables à une biodiversité dite ordinaire. Comment concilier, demain, ces différentes fonctions sur les territoires ? De la réponse devront découler des politiques agricoles, alimentaires, d’aménagement et de préservation de la nature adaptées.

Enfin, la question se pose aussi à l’échelle des territoires et des individus. Aménageurs, citoyens et élus, tous semblent prendre conscience du rôle de l’agriculture et de son intérêt au cœur du territoire : proximité, paysage, lien social et emploi. L’espace agricole n’est plus vu comme un espace vide, disponible pour une urbanisation à moindre coût.
Et pourtant, c’est toujours au maire de « choisir » entre développement économique de la commune et préservation de l’agriculture. Signe que l’opposition persiste entre ces deux notions. À moins que l’on ne commence vraiment à considérer l’agriculture comme l’un des piliers indispensables du développement – durable – des territoires.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter