"L’agriculture, au cœur des préoccupations écologistes" – Wandrille Jumeaux, Jeunes écologistes

12 janvier 2012 - La rédaction 
Parmi les douze propositions de leur campagne « 2072, vois plus loin que le bout de ton mandat », les Jeunes écologistes consacrent un chapitre à l’agriculture. Décryptage avec Wandrille Jumeaux, secrétaire national du mouvement.

Parmi les douze propositions de leur campagne « 2072, vois plus loin que le bout de ton mandat », les Jeunes écologistes consacrent un chapitre à l’agriculture. Décryptage avec Wandrille Jumeaux, secrétaire national du mouvement.

Campagnes et Environnement : Dans son recueil de propositions, votre mouvement publie un chapitre sur l’agriculture. En quoi est-ce un sujet important à vos yeux ?
Wandrille Jumeaux : Nous, Jeunes écologistes, souhaitons voir les changements politiques sur le long terme. La cam­pagne « 2072, vois plus loin que le bout de ton mandat » est une façon de dire que 2012 n’est pas une fin en soi, ce qui ne nous empêche pas de présenter douze propositions concrètes et applicables dès les prochaines élections.

Le chapitre sur l’agriculture a intéressé de nombreux militants. Sans doute parce qu’il est au cœur de plusieurs enjeux qui préoccupent les éco­lo­gistes : les relations Nord-Sud, que nous souhaitons rééquilibrer, les OGM, auxquels nous sommes­ opposés, mais aussi le changement climatique, l’aménagement des ter­ri­toires, la pollution de l’eau, la préservation de la biodiversité, l’alimentation et bien évi­demment la santé…

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Wandrille Jumeaux, secrétaire national du mouvement Jeunes écologistes (M.L.)

C&E : Quelle transition vers une agriculture plus écologique proposez-vous ?
W.J. : Nous souhaitons utiliser la restauration collective comme levier pour le développement de l’agriculture biologique, en complément de mesures fiscales et législatives. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais en quelques années. Il faut en tout cas que l’ensemble de la restauration collective propose des menus et aliments bio. Pour autant, il ne s’agit pas de se focaliser uniquement sur le bio, mais surtout de réduire l’empreinte environnementale.

Nous pensons qu’il y a un intermédiaire possible entre le tout bio et le tout intensif, à travers les circuits courts notamment. Ils répondent à plusieurs questions, dont celle du maintien d’une économie régionale et de la création d’emplois locaux non délocalisables.

C&E : L’agriculture doit-elle selon vous être une priorité dans les débats pour les présidentielles ?
W.J. : Pour les écologistes, la politique agricole sera centrale et ira de pair avec celle de l’aménagement du territoire et de l’alimentation. Elle risque­ cependant de ne pas être un débat prioritaire car elle est souvent uni­quement perçue du point de vue économique, notamment par nos exportations. Il est important de lâcher cette vision pour rapprocher l’agriculture d’autres sujets comme l’envi­ron­nement, l’emploi, la santé ou l’alimentation.

 

 

C&E : L’énergie est l’un des grands sujets de cette présidentielle. Quelle place souhaitez-vous que l’agriculture occupe dans ce secteur ?
W.J. : L’agriculture sera l’une des sources d’énergie du mix énergétique dans lequel nous croyons, au même titre que l’éolien, le solaire, le photovoltaïque, l’hydrau­lique ou la géothermie. Les agrocarburants, en revanche ne nous semblent pas être une voie intéressante. Par ailleurs, les solutions que peut fournir l’agriculture seront à adapter aux contextes­ locaux. Pour nous, les circuits courts valent aussi pour l’énergie.

 

Propos recueillis par Mahaut Launay

 

Les jeunes écologistes sont un mouvement politique de jeunes qui compte 500 adhérents. Ils soutiennent les valeurs d’Europe Écologie Les Verts et la candidature d’Eva Joly à la présidentielle, mais revendiquent leur autonomie politique et leur indépendance.

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