Gérard Tubéry, président de la Fédération des oléagineux et des protéagineux (Fop)

“L'agriculture est au cœur des grands enjeux de nos sociétés : l'alimentation et l'énergie, l'environnement dont le réchauffement climatique, la vie de nos territoires. La production alimentaire est notre priorité mais nous devons avoir un équilibre pertinent entre l'ensemble de de ces missions. 

Gérard Tubéry, président de la Fédération des oléagineux et des protéagineux (Fop),  « Les terres agricoles répondent à des besoins alimentaires mais aussi énergétiques »

Les biocarburants constituent l'une des réponses au besoin énergétique, mais aussi alimentaire, tout en s'inscrivant dans la logique de l'agriculture durable. Mettre systématiquement en opposition les enjeux alimentaires et énergétiques est réducteur. Là où la faim  persiste, il n'y a pas de terres dédiées aux biocarburants. Par ailleurs, en Europe, les productions destinées aux biocarburants approvisionnent aussi les filières de l'alimentation animale. Ainsi, les mêmes terres servent d'un coté à la production de drêches de céréales, de tourteaux de colza, de pulpe de betterave pour nourrir les animaux et, de l'autre, d'huile, de sucres ou d'amidon pour fabriquer des biocarburants.
Seuls 400 000 hectares sont nécessaires en France pour couvrir les besoins alimentaires en huile de table sur une surface totale de 2,2 millions d'hectares dédiée aux cultures oléagineuses. La surface restante, soit 1,8 million d'hectare, permet d'autres utilisations dont la chimie végétale et le biodiesel.
Les professionnels des filières bioéthanol et biodiesel sont d'ailleurs favorables à la mise en place d'un groupe d'experts internationaux sur l'utilisation des terres agricoles, créé sur le modèle du Giec. L'objectif serait de mesurer officiellement le changement d'affectation des sols. Cette recommandation figure dans le récent Livre blanc sur les biocarburants, sorti à l'occasion du Salon de l'agriculture, rédigé par les deux filières, et diffusé notamment auprès des politiques.”