La confusion sexuelle, une autre façon de protéger les vergers

Depuis vingt ans, BASF Agro développe et commercialise des méthodes complémentaires aux produits phytosanitaires. Cela répond non seulement aux exigences du Grenelle de l'environnement mais contribue aussi à valoriser sa démarche Éco-acteurs, contribution à l'agriculture durable. « Le principe de la méthode réside dans la diffusion d'une phéromone de synthèse, substance qui possède un pouvoir attractif équivalant à la phéromone naturelle émise par la femelle de tordeuse orientale, explique Vincent Billon, chef de marché. Les mâles sont alors désorientés et ne retrouvent plus les femelles, d'où moins d'accouplements et de pontes. La population d'insectes nuisibles diminue naturellement. » Cette solution minimise ainsi le recours aux insecticides conventionnels.

Une méthode qui a fait ses preuves

BASF Agro, soucieux des attentes de la filière et du consommateur, se penche depuis plus de trente ans sur ces méthodes complémentaires, notamment en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique, l'Inra.
Pour les mettre en pratique, BASF Agro commercialise des diffuseurs de phéromones, nommés RAK. À chaque phéromone correspondent un diffuseur et un ravageur cible. Ainsi, le RAK 5 est destiné à lutter contre les chenilles du papillon nuisibles : la tordeuse orientale du pêcher et de l'abricotier, ravageur présent dans les vergers de mars à septembre, et dont les larves se développent dans les fruits ou les jeunes rameaux. Développé en 1990, il fait figure de pionnier en matière de méthode complémentaire et s'utilise sur plus de la moitié des surfaces de pêchers en France. Il permet une lutte contre les insectes ravageurs sans recours à des molécules insecticides et apporte une solution permettant de mieux gérer les résidus dans le produit fini.

La confusion sexuelle, une voie d'avenir

L'arboriculteur accroche dans son verger des diffuseurs de phéromones qui attirent les mâles et perturbent l'accouplement. La population d'insectes nuisibles diminue ainsi naturellement.

Les résultats sont là. Si la confusion sexuelle n'est pas destinée à remplacer les insecticides, elle en diminue l'utilisation. « Sur une saison, il y a plusieurs générations de tordeuse orientale, ce qui en fait un ennemi redouté, indique Vincent Billon. Sans RAK 5 les arboriculteurs auraient de cinq à neuf interventions insecticides en plus à prévoir » : parfait pour freiner l'apparition de ravageurs résistants aux insecticides, puisque la pression de sélection sur les insectes du verger est diminuée. Il s'agit là d'une méthode de choix dans le cadre de la production durable. « Dans la filière fruits, les acteurs professionnels ont vite été sensibilisés à la gestion des résistances des insecticides disponibles, au respect des cahiers des charges des filières agroalimentaires et à la réduction des intrants », reconnaît le chef marché. « Tout le monde y gagne. L'arboriculteur maîtrise mieux l'emploi des insecticides, et ceux qui restent utiles s'avèrent plus efficaces dans le temps. »

L'utilisation n'est pas compliquée. La date de pose se décide en fonction d'observations des populations de tordeuses (chenilles du papillon). Autre avantage : la confusion sexuelle préserve les populations d'insectes utiles, appelés auxiliaires, qui consomment certains ravageurs.

Bénéfice pour les acteurs de la filière fruits

Ces techniques complémentaires permettent aux arboriculteurs de mieux répondre aux cahiers des charges de la filière aval, dont les opérateurs exigent de très faibles niveaux de résidus de pesticides,
en deçà de la réglementation en vigueur.