Bertrand Plancher, député UMP chargé du suivi de l'application du Grenelle 2, s'est inquiété dernièrement du fait qu'au « moment où l'Europe lance une grande consultation sur les questions de RSE, alors que des pays comme l'Allemagne, donné en exemple par les entreprises françaises elles-mêmes pour le développement de ses PME de taille intermédiaire, avance dans ce domaine, la France voit le lobby de ses entreprises tenter de revenir sur les négociations actées à l'article 225 . Après une première entorse faite à cet article […] qui a supprimé la possibilité, pour les parties prenantes, d'émettre un avis sur le volet Développement durable du rapport annuel des sociétés anonymes à leurs actionnaires, c'est désormais au seuil des 500 salariés que les lobbies s'attaquent en essayant de faire relever ce seuil à 5000 salariés ».
Début janvier, dans une lettre ouverte à M. Fillon, le FCRSE (Forum citoyen pour la RSE) interpellait le Premier Ministre pour lui demander de respecter les engagements que la France a pris en adoptant la loi Grenelle 2. Les organisations engagées en faveur de la RSE s'étaient réjouies de l'adoption de l'article 225 de cette loi. « Or, le processus d'élaboration du décret qui doit définir les modalités d'application de l'article en question, demeure toujours bloqué au niveau ministériel à cause d'un lobbying permanent et agressif d'entreprises cherchant à réduire la portée du texte. La transparence et la concertation qui avaient présidé à l'élaboration du Grenelle de l'environnement sont bafouées ».
Poursuivant la même logique, le Forum citoyen pour la RSE vient d'adresser un manifeste pour une France responsable à l'attention des candidats aux élections présidentielle et législatives. Dans ce manifeste, le FCRSE propose aux candidats 12 mesures à intégrer au plan national de promotion de la RSE.