Tensions autour de l’eau dans le Gers

30 août 2012 - La rédaction 

Pour France Nature Environnement Midi-Pyrénées, les Amis de la Terre 32 et le groupement des agriculteurs biologiques du Gers, les agriculteurs auraient cassé la vanne du lac de Moura en Armagnac (32) dans la nuit du 18 au 19 août, provoquant l'assèchement quasi intégral du lac de 17 hectares situé en zone Natura 2000 et récemment acquis par le Conseil général du Gers. Pourquoi ? Pour protester contre les restrictions d'irrigation récemment prises par certains préfets en raison de la sécheresse, selon les associations. « Je n'aime pas les conclusions hâtives, répond Bernard Malabirade, président de la FDSEA 32. Rien ne prouve la responsabilité des agriculteurs. Cet étang n'a jamais servi à l'irrigation, il n'y avait pas de tensions à ce sujet sur la zone. Les exploitants avaient décidé de stopper les prélèvements d'eau la veille de la catastrophe, pour en garder à la fin août» La FDSEA condamne cet acte et reconnait la « catastrophe écologique sur un site remarquable ». 60 000 m3 d'eau ont été lâchés dans le lac de Moura, issus d'une retenue collinaire en amont et servant à l'irrigation, précise le président de la FDSEA.

Des actes qui se multiplient, selon les associations

« Ces actes sont isolés mais se multiplient dans le Gers : épisode à Riscle en juillet, à Auch depuis le début de l'année », maintiennent cependant les associations environnementales. Bernard Malabirade reconnaît quelques tensions. «Les interdictions sur l'Adour viennent de la mauvaise gestion du puits d'eau potable du Riscle depuis la mi-juillet par le syndicat des eaux de bassin, ce qui agace les agriculteurs, explique Bernard Malabirade. Toutefois, et même si nous ne savons pas si ce sont les agriculteurs qui ont commis des actes commis sur ce site, nous condamnons ce vandalisme. » Les enquêtes se poursuivent pour déterminer les responsabilités.

« Les agriculteurs ne sont pas des fous »

La FDSEA insiste : « les agriculteurs ne sont pas des fous parce qu'il n'y a pas d'eau. Le Gers est une région très sèche depuis longtemps. Nous demandons une politique de renforcement des réserves d'eau. » Quant aux associations, elles « attendent de l'Etat et des collectivités la mise en place d'une instance de réflexion sur l'évolution de l'agriculture dans le Sud-Ouest et particulièrement dans le Gers, département très fragilisé sur la ressource en eau, notamment en zone de monoculture de maïs irriguée. »
Des tensions autour de la gestion de la ressource en eau qui pourraient s'accentuer avec le réchauffement climatique.

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