Un paysage d’élevage aux portes de Nancy

12 septembre 2012 - La rédaction 
Dimanche 16 Septembre, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, une vingtaine de fermes d'élevage ouvrent leurs portes et leur paysage. Avec un conférencier paysagiste, les visiteurs pourront partir en balade autour de la ferme et décrypter ce paysage que l'on voit tous les jours sans le connaître vraiment et sans savoir qu'il est entretenu en grande partie par l'activité d'élevage. Balade en avant-première chez Denis Piard et Claude Caromel aux portes de Nancy.

Située à Saulxures-lès-Nancy, la ferme de Jean-Claude Caromel et Denis Piard est l'une des 26 fermes du Grand Nancy. Comme traditionnellement en Lorraine, elle se compose d'un troupeau mixte de 300 bovins dont 60 vaches laitières de race Prim'Holstein et 40 vaches à viande de race Salers avec autour des bâtiments, 290 hectares de «paysage cultivé », prairies et cultures, pour nourrir le troupeau.
 

 class=Denis Piard, éleveur aux Saulxures-lès-Nancy
 class=Jimmy Gouzou, paysagiste « En France, les paysagistes, ce sont, les forestiers, les urbanistes et les agriculteurs »

Aux portes de Nancy, c'est un véritable espace de promenade et un poumon vert pour les citadins. Pourtant, cet espace est fragile et menacé par la pression foncière. Après un arrêt devant la photo aérienne qui permet de voir l'ensemble de l'exploitation avec ses bâtiments, ses cultures et ses prairies, et ses bois, la balade commence avec les explications du paysagiste Jimmy Gouzou.

 class=Aux portes de Nancy, la ferme de Jean-Claude Caromel et Denis Piard est un véritable espace de promenade et un poumon vert pour les citadins.

Unité et variété, les deux mamelles du paysage
« Le paysage, c'est la variété au sein d'une unité, explique Jimmy Gouzou. Dans ce paysage d'élevage, on peut voir une variété de couleurs et de formes. Plusieurs cultures à différents stades de croissance : la luzerne très verte, le maïs prêt à être ensilé, le colza juste semé. Les prairies permanentes sont encore vertes car les herbes qui les composent ne poussent pas toutes au même moment, et tout n'est pas sec en même temps. On voit également des dénivelés dans les hauteurs d'herbe : les vaches choisissent leur nourriture, sélectionnent, laissent de côté les chardons, piétinent d'autres endroits. Cette hétérogénéité donne du relief au paysage. Au loin, sur les collines on aperçoit la lisière de la forêt et la ligne de pâturage par les vaches. Les incursions de prairie dans la forêt permettent de mieux mettre en lumière et souligner les reliefs que si tout était boisé ».

La biodiversité des lisières et des recoins
« Regardez, au loin on voit la ripisylve » : c'est une ligne de végétation plus abondante marque le passage d'un minuscule cours d'eau au milieu des champs. Dans les haies, aubépines, pruneliers et églantiers offrent fleurs au printemps et fruits en été à toute une faune. « Ce cours d'eau sert de fil conducteur dans le paysage et aussi pour les petits mammifère qui ne se déplacent jamais à découvert et peuvent le longer tout comme les clôtures. Même sous les poteaux des lignes hautes tension, quelques herbes signalent des spots de biodiversité.

Un équilibre ville – campagne très fragile
La ville n'est pas loin, autour des champs, on peut voir les anciens bâtiments du village et aussi les nouvelles zones pavillonnaires qui forment un front urbain plutôt conquérant. « La préservation de cet espace tient pour l'instant à la volonté du propriétaire du château qui possède nos terres et de la municipalité qui souhaite conserver ce paysage agricole mais cela peut être remis en question du jour au lendemain » précise Denis Piard. La périurbanité apporte son lot de contraintes : épandages de fumier faits en semaine pour ne pas déranger les voisins pendant le week-end,  mais aussi ses avantages pour la vente directe d'œufs et de lait aux citadins.

Un site consacré aux balades « élevage et paysage »
Dimanche 16 Septembre, dans 19 fermes d'élevage partout en France : www.elevages-et-paysages.com

 

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