Bruxelles durcit sa politique relative aux biocarburants

19 octobre 2012 - La rédaction 

La Commission européenne a proposé, mercredi 17 octobre, un sérieux amendement à la directive relative aux énergies renouvelables qui fixe un taux d'incorporation de 10 % dans la consommation du secteur des transports d'ici à 2020. Selon la proposition de la Commission, les biocarburants de première génération, qui représentent aujourd'hui 4,5 % de la consommation d'énergie du secteur des transports dans l'Union, ne devront pas dépasser le seuil des 5 % d'ici 2020. En revanche l'objectif global de parvenir à 10 % d'énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports d'ici 2020 reste, lui, inchangé.
 

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La Commission européenne veut encourager les industriels à développer des biocarburants de deuxième génération

Frein pour la première génération, ouverture pour les 2e et 3e générations
Par cet amendement à la directive relative aux énergies renouvelables, la Commission souhaite ainsi plafonner la part des biocarburants de première génération, c'est-à-dire produits à base de cultures alimentaires (comme le blé, le maïs, la betterave, le colza, etc.), afin d'encourager les industriels à développer des biocarburants de deuxième génération à base de déchets végétaux ou de troisième génération à base d'algues. Elle entend de ce fait réduire les interférences avec la production alimentaire mondiale, alors que les cours des céréales atteignent des sommets.

Aux Etats membres de valider la proposition de la Commission
Selon le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, le développement des biocarburants de première génération s'est fait au détriment des cultures alimentaires et des forêts. Au point que les émissions générées par la déforestation rendent le bilan carbone de certains biocarburants de première génération aussi mauvais que celui des combustibles fossiles qu'ils remplacent. La proposition de la Commission « n'est pas parfaite, mais c'est très important pour assurer que l'avenir des biocarburants soit plus durable », a jugé la commissaire en charge du climat, Connie Hedegaard. Pour mieux prendre en compte la dimension climatique des biocarburants, la Commission propose aussi d'inclure des facteurs liés aux changements indirects d'affectation des sols (ILUC pour « indirect land use change »).

Toutefois, les conséquences indirectes en émission de CO2 devront être seulement mentionnées mais ne seront pas prises en compte pour calculer le bilan carbone du biocarburant. Cette nouvelle proposition de la Commission relative aux biocarburants de première génération doit à présent être avalisée par les Etats membres et le Parlement européen avant d'entrer en vigueur.


 

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