Rencontres Farre : des connaissances globales aux solutions locales

17 janvier 2013 - La rédaction 

« Science, alliée ou ennemie de l'agriculture ? ». Trois agriculteurs et trois chercheurs étaient invités à répondre à cette question lors du colloque du Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement (Farre), organisé le 15 janvier à Paris. Leurs points de vue convergent quant à l'intérêt de la science dans les métiers de l'agriculture. La difficulté réside pour l’essentiel dans la capacité à créer des ponts entre les champs et les labos.

Rationaliser les constats empiriques sur les exploitations
Didier Vazel, viticulteur dans le Maine-et-Loire, attend de la science qu'elle rationalise certains constats faits sur les exploitations de manière empirique. Jean-Paul Vinot, céréalier dans la Marne, abonde : « bien souvent, nous faisons notre propre analyse à partir d'observations quotidiennes, mais cela reste à confirmer… ou à infirmer ». Pour Mickaël Jacquemin, éleveur dans la Marne, l'agriculture a largement progressé sur les principaux axes de travail, grâce à la recherche : productivité, environnement, confort de travail et bien-être animal. « Mais on peut continuer, et nous sommes demandeurs de nouvelles avancées sur chacun de ces axes », affirme-t-il.

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Trois agriculteurs et trois chercheurs ont pu échanger sur les liens entre leurs métiers respectifs.


Des connaissances globales aux solutions locales
Pour Jacques Wéry, professeur d'agronomie, l'enjeu principal est de garder la dimension appliquée de la science : « On a des connaissances globales à transformer en solutions locales. Cette adaptation n'est possible qu'en entretenant un continuum entre les chercheurs et les agriculteurs de différentes régions. » Jean-Louis Peyraud, directeur de recherche à l'Inra, est sur la même ligne : pour lui, les outils conçus avec une approche « descendante » ne sont jamais utilisés : « la science doit être utile et utilisable ». Pour apporter des réponses pertinentes sur des thèmes qui se diversifient et se complexifient, il en appelle à une mutualisation des efforts, des données et des conclusions, entre agriculture et recherche.
 

La castration des porcs, ses odeurs et la chicorée
Ce débat a offert un exemple concret d'échange efficace entre recherche et agriculture. Mickael Jacquemin a évoqué en début de discussion le sujet de la castration : « pour éviter des problèmes d'odeur avec notre viande de porc, nous sommes obligés de passer par la castration, qui demande du temps et pose la question du bien-être animal ». Bruno Desprez, président de la société semencière Florimond Desprez, a apporté une réponse inattendue : « la chicorée ne représente que 2000 ha en France, mais cette production couvre largement la consommation nationale. De nouveaux débouchés ont été cherchés, et il s'avère que consommée par les verrats, elle supprime les mauvaises odeurs ! »

 

En savoir plus sur Farre
Créé pour faire connaître et promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement, Farre est un forum interprofessionnel au sein duquel chacun peut poser ses questions, proposer des réponses, partager des expériences. L'association est ouverte aux organisations, entreprises et personnes physiques. Elle compte aujourd'hui près de 1000 membres, issus d'horizons divers : organismes du monde agricole et agro-alimentaire, environnemental, de la santé humaine et animale, entreprises de l'amont et de l'aval de l'agriculture et bien sûr des agriculteurs. Dans les départements et régions de France, des comités ou des associations Farre se constituent, et mettent en place des réseaux de fermes.

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