IAD : lever les freins au développement de l’agriculture durable

31 janvier 2013 - La rédaction 

« Dans l'innovation les freins les plus forts sont psychologiques ». Le propos, de Sébastien Zanoletti,  de l'Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN) reflète assez précisément les points de vue qui se sont exprimés le 23 janvier, lors des 5e rencontres de l'Institut de l'agriculture durable, sur le thème « L'agriculture de 2050 commence ici et maintenant ».
 

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Intervention de Sébastien Zanoletti, de l'Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN).

L'électrochoc produit par la pollution des sols et des eaux par l'utilisation du chlordécone a fait tomber de nombreuses barrières et dessiné le mode de fonctionnement presque idéal pour mener à bien une véritable mutation des pratiques agricoles. « Il y a eu une vraie volonté de tous de changer, a expliqué Sébastien Zanoletti. Elle a abouti à une redéfinition des axes de recherche fondamentale par le Cirad et l'Irstea, la création d'un Institut technique tropical, un service technique impliqué jusqu'aux producteurs, des formations », le tout fonctionnant autant de la recherche vers le terrain, que l'inverse.

La démarche de progrès engagée en 2007, nommée « Plan banane durable », s'est traduite par la généralisation de bonnes pratiques agricoles, mettant en œuvre l'agriculture de conservation, des biopesticides et ciblant la mise au point de nouvelles variétés. L'usage des produits phytosanitaires a reculé de 50 % depuis 2006, alors que les rendements progressaient de 20 %. Certes, il aura fallu une situation extrême pour conduire à cette mobilisation exemplaire. « Pour que l'innovation surgisse, il faut souvent un facteur déclenchant, avait précédemment indiqué Bertrand Hervieu, ex-directeur de l'Inra, chargé par Stéphane Le Foll de réfléchir aux nouveaux modèles de l'agroécologie. « Un changement de pas où la démarche volontaire est extrêmement importante », a-t-il souligné, reconnaissant :  « bien sûr que tout le monde ne tire pas dans le même sens, y compris à l'intérieur même du monde agricole. »
 

L'agriculture durable, du débat aux indicateurs
L'IAD, qui promeut l'agriculture de conservation fondée sur un travail du sol simplifié et une couverture végétale permanente, permettant d'en ménager sa structure et donc sa fertilité, ouvre largement sa réflexion à l'ensemble des thématiques de l'agriculture durable. Il développe très concrètement des indicateurs : 28 à ce jour, qui évaluent autant la viabilité économique et sociale des pratiques agricoles, que l'efficience des engrais et produits phytosanitaires utilisés, ou encore les impacts sur les gaz à effet de serre, la biodiversité, la qualité de l'eau et du sol.

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