Pesticides dans les cheveux : une enquête en milieu viticole réalisée par Générations Futures

19 février 2013 - La rédaction 

A la veille du salon de l'agriculture, Générations Futures a présenté à la presse le 19 février les résultats de son enquête portant sur la détection de pesticides dans les cheveux de salariés viticoles, et réalisée par le laboratoire Kudzu Science. Nom de code de l'enquête : Apache pour Analyse de pesticides agricoles dans les cheveux.  
25 personnes ont accepté de donner des échantillons dont 15 salariés viticoles de la commune de Listrac en Gironde. Ils sont en charge de travaux dans les vignes mais pas des traitements. Cinq autres sont ruraux, vivant à moins de 250 mètres des vignes, et cinq habitent loin de ces zones. 35 molécules ont été recherchées. Les prélèvements ont été réalisés en octobre et novembre 2012, les cheveux gardant l'historique des expositions à toutes substances sur trois mois. Les résultats montrent que « les salariés sont plus exposés que les riverains qui eux-mêmes en ont plus que ceux qui résident loin des vignes ».

Parmi les résultats : quatre échantillons de cheveux sur quinze salariés présentent des traces ou résidus de dix pesticides. L'étude indique que la moitié des pesticides retrouvés est suspectée d'être cancérigène. Pour François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, « notre enquête a ses limites en raison du nombre limité de volontaires testés et demande à être confirmée. Néanmoins, on a toutes les raisons de croire qu'elle est représentative de l'exposition des salariés viticoles et des proches riverains ».
Il demande aux pouvoirs publics de « retirer les produits classés cancérigènes et suspectés d'être perturbateurs endocriniens et que dans le cadre du plan Ecophyto, la réduction des usages soit tenue ». L'association demande aussi un accroissement de la distance de sécurité pour les zones non traitées proche des habitations et que les règles soient respectées comme l'obligation de non traitement avec des vents supérieurs à 19 km/h.

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L'étude a concerné 15 salariés viticoles qui ne réalisent pas les traitements mais l'entretien de la vigne


Marie-Lys Bibeyran, salariée agricole qui a été à l'initiative de cette étude, a aussi expliqué que la durée réglementaire pendant laquelle il ne faut pas entrer dans une parcelle qui vient d'être traitée n'était pas toujours respectée, et que les salariés ne sont pas informés sur les traitements. « Il serait bien que la durée avant de revenir dans la parcelle soit 48 heures minimum au lieu de 48 heures maximum, et qu'en plus elle soit appliquée ».

 

Les réactions

L'Union des industriels de la protection des plantes rappelle que :
– « Présence ne veut pas dire risque, le principe de ces analyses est fondé sur la détection et non sur les quantités retrouvées, comparées aux seuils de risque. »
– « Les  pesticides sont utilisés en région viticole, car ils sont utiles pour sécuriser les vendanges. Les cheveux sont connus comme indicateur de détection de présence des substances et la présence de pesticides dans les échantillons analysés est donc possible.  
Un produit n'est autorisé en Europe que s'il ne présente pas de risque pour les utilisateurs, les riverains et les promeneurs dans les conditions d'emploi homologuées. L'analyse de risque qui est réalisée porte selon des modèles stricts, prenant en compte les pires cas d'exposition en termes de durée, de transfert des résidus et de comportement. »
 

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