Retard avéré, mais dynamique lancée

22 février 2013 - La rédaction 

La directive-cadre sur l’eau (DCE) impose un bon état écologique des deux tiers de nos cours d’eau d’ici à 2015. Elle exige également des états membres qu’ils « réduisent le degré de traitement de purification nécessaire à la production d’eau potable ».
 

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Les bandes enherbées constituent une zone tampon susceptible de réduire les pollutions diffuses.

En France, 96 % des 34 000 captages d’eau (1) recensés assurent 60 % de l’alimentation en eau potable à un coût raisonnable. L’eau est globalement de bonne qualité et ne nécessite que peu de traitements. Mais une tendance à la dégradation de la ressource sous l’effet de pollutions diffuses, d’origine agricole principalement, est constatée. L’état des lieux de 2009 pour la DCE indique que 41 % des masses d’eau souterraine risquent de ne pas connaître un bon état en 2015.

La protection de 533 captages définis comme prioritaires par le Grenelle de l’environnement a démarré. L’échéance fixée à 2012 pour la mise en place des programmes d’actions n’a pas pu être respectée, mais une réelle dynamique est constatée. Elle devrait servir à la préservation de 2 500 autres captages également déterminés comme prioritaires dans les Sdage, les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux. La mobilisation de multiples acteurs, locaux et nationaux, publics et privés, est indéniable. Le rachat  foncier, mesure qui pourrait apparaître comme la solution la plus simple pour supprimer toute pollution agricole, n’est pas donc à l’ordre du jour. Les actions volontaires, consensuelles, efficaces et pérennes, bien que complexes et comprenant des aspects scientifiques, techniques et socioéconomiques, tous plus variés les uns que les autres, restent la priorité pour le ministère chargé de l’Écologie.

(1) Un captage d'eau potable est un dispositif de prélèvement d'eau potable, et par extension le point et la zone où cette eau est captée. L’eau peut être captée à partir d'une source qui sort naturellement de terre (source naturelle), d'un cours d'eau ou du réservoir d'un barrage, ou encore d'une nappe d'eau souterraine. Les ministères en charge du Développement durable, de la Santé et de l’Agriculture ont publié en 2009 des « 500 captages Grenelle » parmi les plus menacés par les pollutions diffuses, notamment les nitrates et les produits phytosanitaires.
 

Limiter les pollutions diffuses : un large choix d’actions envisageables
En zones agricoles, les actions offrant la possibilité de limiter les pollutions diffuses ne manquent pas. Outre l’acquisition foncière, le passage à l’agriculture biologique, la remise en herbe ou encore l’interdiction de molécules sensibles à un type de transfert, particulièrement drastiques, nombre d’entre elles permettent de limiter les transferts ou encore de raisonner l’utilisation des intrants. En voici quelques-unes :
• modification de l’assolement, localisation de la jachère sur les zones les plus vulnérables ;
• mise en place de rotations adaptées et de Cipan (Cultures intermédiaires piège à nitrates) ;
• développement de zones tampons adaptées et bien positionnées (zones tampons humides, bandes enherbées, talus, haies…) ;
• couverture du sol ;
• travail du sol adapté ;
• réduction de la dérive lors de la pulvérisation de pesticides ;
• choix pertinent des périodes d’épandage des effluents d’élevage et amélioration des techniques ;
• recours à des outils d’aide à la décision validés, suivi des bulletins d’information ;
• recours à des molécules mieux adaptées à la vulnérabilité du milieu ;
• passage au désherbage mécanique ou thermique, enherbement inter-rang pour les cultures pérennes ;
• recours aux principes de protection intégrée (choix de variétés peu exigeantes en termes d’intrants…).

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