Étudier les blocages pour mieux avancer

22 février 2013 - La rédaction 

Freins techniques, économiques, sociologiques… les points de blocage relevés par les responsables nationaux dans l’élaboration des programmes d’actions destinés à protéger les captages Grenelle ne manquent pas. Focus sur les principaux et sur les mesures envisagées pour dégeler certaines situations avec Frédéric Barrez, de l’Irstea (1), chargé par l’Onema (2) de coanimer avec Nicolas Domange le groupe de travail Protection des captages vis-à-vis des pollutions diffuses.

Absence de solutions universelles
« Les collectivités rêvent d’un modèle qui listerait les actions à mettre en place pour résoudre tel ou tel problème de pollution diffuse à telle échéance, explique Frédéric Barrez. Or, ce type de modèle paraît très délicat à mettre en place pour la bonne raison que chaque cas est différent… Même les programmes déjà mis en place et qui ont conduit à améliorer la qualité de l’eau ne nous permettent pas toujours de dire quelles actions prévalent sur quelles autres. »
 

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La protection des aires d'alimentation de captage d'eau s'avère complexe dans la mesure où elle nécessite d'intégrer de nombreux aspects scientifiques, techniques et socio-économiques.

Afin  de  donner des  éléments techniques aux collectivités, une plate-forme Internet sera opérationnelle en 2013. Un autre outil fera le lien, par culture, entre les modifications des pratiques agricoles, la réduction de l’utilisation des intrants (pesticides et azote) et les risques de transfert associés vers la ressource en eau. « Chaque Aire d’alimentation de captages (AAC) présente des acteurs au poids historique différent, reprend Frédéric Barrez. L’orientation vers telles ou telles mesures dépend également du dynamisme et de l’ouverture au changement de chacun, du contexte économique… »

Une mobilisation parfois difficile
Mobiliser peut s’avérer difficile lorsque le temps de réponse des actions mises en place sur la qualité de l’eau est long, ce qui est très fréquent  puisque  la grande majorité des captages « prioritaires Grenelle » concerne des eaux souterraines. « De nombreux efforts déjà réalisés ne sont pas encore perçus, et la réglementation vient en demander de nouveaux », ajoute Clément Jaubertie, chargé de mission agriculture et directive-cadre sur l’eau au ministère chargé de l’écologie.

Des soutiens financiers insuffisants  et de courte durée
Se pose également la question du financement. Des critiques fusent concernant les mesures agro-environnementales (MAE) et le Plan végétal pour l’environnement (PVe) : mesures inappropriées et non pérennes, montants peu incitatifs… « Nous travaillons le sujet, assure clément Jaubertie, au sein de la réforme de la Politique agricole commune, avec la mise en place de nouveaux outils, mais également via le futur Programme de développement rural hexagonal (PDRH). » Enfin, les changements de pratiques agricoles, nécessitent de nouvelles filières de débouchés, souvent complexes à créer.

(1)  Irstea : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture.
(2)  Onema : Office national de l’eau et des milieux aquatiques.

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