À Besançon, une répartition des rôles réussie

22 février 2013 - La rédaction 

La source d’Arcier procure la moitié de l’eau consommée par les habitants de Besançon. Afin de réduire les coûts de traitement, la ville a impulsé, dès 2008, des démarches volontaires en amont pour préserver la ressource en eau, avec tous les acteurs du territoire. Une mobilisation qui a permis de ne jamais dépasser la norme européenne vis-à-vis des pesticides depuis le début des actions.

La ville, à l’initiative avant même le Grenelle

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Il n'y a eu aucun dépassement de la norme européenne vis-à-vis des pesticides dans l'eau depuis le début des actions en amont de la source d'Arcier.

Premier acteur, la ville de Besançon, motivée par l’importance du captage, dont la qualité est gérée par la municipalité. « Nous voulions diminuer les coûts de traitement et agir à la source, explique Maximilien Parisot, chef du service de l’eau potable à la ville de Besançon. Nous avons étudié le circuit de l’eau à l’aide d’informations hydrogéologiques bien avant la mise en place des captages Grenelle. » Un périmètre de protection de 1 500 hectares environ a été identifié autour de la source d’Arcier. « Il y a beaucoup d’activité sur cette zone : agriculture, industrie, habitation, et même un aérodrome, précise Maximilien Parisot. La loi imposait des périmètres de protection autour des captages. Nous en avons profité pour mettre en place des actions volontaires. Nous sommes allés à la rencontre des acteurs de terrain pour leur expliquer ce que nous voulions faire. »

Deux mesures agro-environnementales
Pour mobiliser les agriculteurs, la chambre d’agriculture du Doubs a mis en place deux mesures agro-environnementales territoriales (MAEt), financées par l’Agence de l’eau et l’état. La première, initiée en 2008, porte sur la remise à l’herbe des élevages, avec une aide de 234 euros par hectare. La seconde a trait aux herbicides, avec un objectif de baisse de 40 % en cinq ans par rapport à la moyenne du territoire, et une aide de 87 euros/ha. Les exploitants ont vite adhéré, passant de 100 hectares en MAEt en 2009 à plus de 800 hectares l’année suivante. La chambre a organisé des rendez-vous individuels avec les exploitants.

L’importance du conseiller
Cette mobilisation doit aussi beaucoup au technicien de la coopérative Terre comtoise, benoît Grosjean. « Spontanément, les agriculteurs ont cité l’importance de leur conseiller dans la démarche de réduction des produits phytosanitaires», explique Nathalie Sureau-Blanchet, chargée d’études et gouvernance locale à l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. La Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon), qui a en charge les actions non agricoles, suit l’évolution des molécules phytosanitaires dans l’eau. « En fonction des résultats, nous réorientons éventuellement les actions », explique Xavier Renaud, chargé de projet pilote en environnement sur les zones non agricoles, les ZNA.

Et après la fin des MAEt ?
Reste que les MAEt sont limitées à cinq ans et ne devraient pas être reconduites. Franck Cech reste confiant : « L’utilisation des produits par les exploitants pourrait de nouveau augmenter, sans pour autant revenir au même niveau qu’avant. » Pour sa part, Christian Morel le reconnaît : « Si nous n’avons pas d’aides et avec un contexte de hausse des prix des céréales, nous nous posons clairement la question de poursuivre les actions. »

Lire les témoignages des différents acteurs.
 

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