L’impact des machines agricoles sur la faune à l’étude

12 mars 2013 - La rédaction 

Avec un matériel de plus en plus large et travaillant de plus en plus vite, la faune sauvage peut occasionnellement se trouver prise au piège dans les machines agricoles. Selon Bruno Heckenbenner, conseiller en mécanisation à la Chambre d'agriculture de la Meuse, « des travaux sont actuellement menés dans le cadre du réseau Agrifaune, pour mieux quantifier et analyser ces impacts et tenter d'y remédier ».

« Le machinisme a un impact sur la faune sauvage. C'est notamment le cas lors des fauches des cultures industrielles qui font appel à des machines de grand gabarit et dont la vitesse de travail est importante », explique Bruno Heckenbenner. Des études sont actuellement conduites en Ille-et-Vilaine pour mesurer le nombre d'animaux morts lors des fauches de luzerne. Les premiers résultats tendraient à montrer que la mortalité pourrait s'avérer plus importante lorsque la densité de la faune est plus faible. « Mais cela nécessite d'être vérifié, nuance Bruno Heckenbenner. Dans le cas de cultures traditionnelles, faisans, perdrix, lièvres, râles des genêts ou courlis cendrés peuvent aussi être victimes des fauches de prairie ». 
 

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« Nous avons travaillé avec la Maison familiale rurale de Vigneulles-lès-Hattonchâtel sur la conception d'une barre d'effarouchement » précise Bruno Heckenbenner

Les travaux de récolte ne sont pas les seuls mis en cause. Les nouvelles techniques de désherbage mécanique sont aussi source d'interrogation. « Je suspecte les herses étrilles d'avoir un impact direct sur les couvées de levrauts », avance Bruno Heckenbenner.

La recherche en appui…
Face à ces constats d'impacts du machinisme sur la faune sauvage, la recherche mène des études. Ces essais portent notamment sur les effarouchements. « Pour les cultures traditionnelles, comme il y a des doutes sur l'efficacité des chaînes d'effarouchement, des travaux sont actuellement conduits dans la Sarthe avec des barres rigides d'effarouchement placées soit sur le tracteur soit sur la faucheuse. Quant aux effaroucheurs à ultrasons, des essais menés pendant plusieurs années en Champagne-Ardenne sur la culture de luzerne ont montré qu'ils n'avaient aucun effet probant ».

Par ailleurs, la recherche s'intéresse également à un meilleur repérage de la faune sauvage. « Pour les cultures industrielles, le constructeur Claas a testé une caméra thermique. Mais son utilisation ne s'avère pas très concluante. Actuellement les études menées par des Autrichiens tendraient à montrer l'efficacité des drones. Il conviendrait alors de s'interroger sur le coût d'une telle technique. Par ailleurs, si le repérage de la faune est utile, il reste nécessaire après de l'effaroucher ».

…et les bonnes pratiques comme solutions
« Au-delà de ces études, le réseau Agrifaune travaille à la synthèse et à la vulgarisation des bonnes pratiques, précise Bruno Heckenbenner. Par des actions simples, les agriculteurs peuvent contribuer à la préservation de la faune sauvage. Cela peut passer par exemple par le détourage partiel des parcelles, la fauche centrifuge, le non-travail de nuit ou bien encore le réglage de la faucheuse ».

Pour aller plus loin : plaquette d'information du réseau Agrifaune pour limiter l'impact  des machines agricoles sur la faune sauvage.

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