Rhône-Méditerranée-Corse, 50 % des rivières en bon état

21 mars 2013 - La rédaction 

Un travail payant sur l'épuration et l'élimination des phosphates, mais une marge de progression importante sur les pesticides et la déformation des rivières : tels sont les enseignements du bilan annuel de l'Agence de l'eau des bassins Rhône, Méditerranée et Corse, présenté le 20 mars à Paris. Alors que l'objectif est d'atteindre les 66 %  de rivières en bon état écologique en 2015, ce taux est aujourd'hui de 50 %.

Moins d'ammonium et de phosphates dans les rivières
Sur les 20 dernières années, Martin Guespereau, directeur général de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, évoque une division par 10 de la concentration en ammonium, responsable de proliférations de végétaux aquatiques et susceptible d'intoxiquer les poissons. La concentration en phosphate dans les rivières a connu la même diminution, avec pour effet une réduction conséquente de l'eutrophisation. « Ces éléments de bilan positifs s'expliquent par la mise aux normes des stations d'épuration, aussi bien en zone industrielle qu'en zone urbaine », avance Martin Guespereau.

Une zone « imprégnée de pesticides »
Malgré une prise de conscience générale et la bonne volonté du monde agricole, Martin Guespereau identifie les pesticides comme l'un des problèmes majeurs pour la qualité de l'eau, constatant une « véritable imprégnation » de l'eau, notamment en herbicides. 38 nappes, desservant 49 captages, dépassent la norme de potabilité et nécessitent de coûteux traitements : entre 300 et 450 M€ par an au niveau national. « Une cinquantaine de substances interdites continuent à être retrouvées dans les rivières, une vingtaine dans les eaux souterraines, à des concentrations qui ne diminuent pas, et qui connaissent même parfois des pics » déplore-t-il.

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Le Drugeon (Doubs), tracé rectiligne sur une portion plusieurs fois travaillés dans l'histoire. Le Drugeon, après restauration : le tracé courbe permet de lutter contre les crues.


Stop à la déformation des rivières
C'est le principal autre combat de l'agence : la déformation des rivières. Les rivières des bassins Rhône-Méditerranée-Corse subissent 20 000 seuils, détournement, barrages. « La France est droguée à la digue, peste Martin Guespéreau, alors que celles-ci coûtent souvent davantage que les crues qu'elles empêchent. Par ailleurs, les prélèvements sont excessifs : 50 % de l'eau ponctionnée n'est pas rendue aux cours d'eau… » Les crues sont plus nombreuses, la circulation de la faune et des sédiments compromises. Certaines actions pilotes montrent néanmoins qu'un retour en arrière est possible : « Certaines restaurations sont de francs succès, sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour l'avenir », se réjouit Martin Guespéreau.
 

L'eau, élément environnemental le plus surveillé
Martin Guespereau explique que le nombre d'analyses a explosé en moins de 15 ans : de cent milles contrôles en l'an 2000, le chiffre atteint désormais les trois millions, et les méthodes d'analyses sont plus pointues. L'eau serait ainsi l'élément environnemental le plus surveillé sur ces bassins.

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