La courbe des conversions en bio s’infléchit

L'évolution exponentielle des conversions en bio commence à fléchir. Etienne Gangneron, président de l'Agence Bio, l'a reconnu lors d'une conférence de presse le 9 avril à Paris. S'il n'a pas de chiffres à avancer, il affirme néanmoins que cette tendance au tassement des conversions remonte à 2012, précisant que dans certaines régions, aucun dossier de conversion n'a été déposé en 2013.

Un ralentissement pour lequel différentes explications sont possibles : les difficultés d'accès au foncier, la faible mobilisation de la restauration collective, et surtout un différentiel de prix de plus en plus faible avec les produits issus de l'agriculture conventionnelle. Ce qui rend la conversion risquée au regard de la perte de rendement induite.

Le président de l'Agence Bio cherche cependant à relativiser cette tendance, s'appuyant notamment sur le succès du bio auprès des consommateurs : selon le baromètre Agence Bio/CSA 2012, 43 % des Français déclarent consommer des produits bios au moins une fois par mois, contre 40 % en 2011 et 37 % en 2003. Par ailleurs, le Centre d'études et de prospective du ministère de l'Agriculture a publié le 24 octobre 2012 un rapport chiffrant à près de 18 600 le nombre d'exploitations dont le mode de production pourrait s'orienter vers la bio d'ici à 2015, pour une surface supplémentaire d'environ 745 000 ha.