Bien faire et le faire-savoir en Guadeloupe

18 avril 2013 - La rédaction 

David Mirre est agriculteur à Bouillante, en Guadeloupe. Il cultive essentiellement des bananes. Après avoir mis en place des pratiques respectueuses de l'environnement, il souhaite désormais montrer les efforts entrepris par la profession et éduquer le consommateur.
 

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Une subvention de 160.000 € a été attribuée à l’habitation La Lyse dans le cadre du FEADER afin de réaliser une ferme de découverte.

L'exploitation de David Mirre, La Lyse, comprend une dizaine d'hectares, dont 8 ha en production de bananes qui sont exportées et 2 ha en jachère ou rotation culturale destinés à des cultures maraîchères. « Je suis dans une zone éligible à plusieurs MAE, mesures agri-environnementales. Ainsi, je suis engagé dans une mesure de protection des sols et de lutte contre l'érosion avec notamment la mise en place de bandes enherbées, une mesure de plantation d'arbres pour maintenir les berges et une mesure concernant la conduite des jachères couvertes ou nues » précise David Mirre.

Zéro insecticide depuis 1997
L'agriculteur est très satisfait des choix qu'il a faits ces dernières années. « Depuis que je me suis installé en 1997, aucun insecticide ni nématicide n'a été appliqué sur l'exploitation. J'essaie de faire au maximum l'impasse des herbicides en mettant en place des plantes de couverture ». Autre fierté de l'agriculteur : l'absence de traitement aérien contre la cercosporiose notamment. « En bordure de rivière, dans une zone touristique, j'estime que les traitements aériens ne sont pas adaptés chez moi. Depuis une dizaine d'années, j'ai demandé à mon groupement LPG, Les producteurs de Guadeloupe, de n'appliquer aucun traitement aérien sur mon exploitation ».

Sa démarche globale vis-à-vis de l'environnement est encadrée et reconnue. « Je suis dans ma sixième année de certification Banagap » explique David Mirre. Initiée par l'UGPBAN, l'Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique, Banagap est une adaptation de la certification environnementale et sociale GlobalGap appliquée à la production spécifique de bananes.  « Mon exploitation était également qualifiée au titre de l'agriculture raisonnée. Toutefois je n'ai pas renouvelé cette certification parce qu'elle apparaissait redondante avec Banagap et n'apportait pas de valorisation économique supplémentaire ».
 

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Touristes de passage, population locale et scolaires en sortie pédagogique sont invités à mieux connaître la production de banane respectueuse de l’environnement.


Bien faire et le faire savoir
« J'ai réussi à démontrer sur mon exploitation qu'il n'y a pas un choix cornélien à faire entre une exploitation économiquement viable et le respect de l'environnement. Cette approche d'utilisation de produits phytosanitaires a minima, que j'ai adoptée depuis plusieurs années, est aujourd'hui partagée par la profession et l'ensemble des agriculteurs sont engagés dans cette voie ».
 

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L’habitation La lyse produit 350 à 450 tonnes de bananes par an qui sont exportées. Le tout sous la certification Banagap, basée sur un référentiel de bonnes pratiques agricoles en matière sociale et environnementale.

Mais David Mirre estime qu'un travail d'explications auprès des consommateurs est aujourd'hui nécessaire pour faire fructifier ces efforts. C'est la raison pour laquelle, il entend profiter de l'attrait touristique de la côte-sous-le-vent où se trouve l'habitation La Lyse afin de proposer une activité de ferme de découverte sur le thème de la production agricole respectueuse de l'environnement.

Touristes et visites scolaires
Une subvention dans le cadre du Feader, Fonds européen agricole pour le développement rural, va lui permettre de mener à bien ce projet. « Je reçois déjà des groupes scolaires. Mais d'ici deux mois, mon exploitation accueillera de façon régulière tout type de visiteurs. Les touristes pourront ainsi mieux apprécier la banane durable des Antilles. Et les habitants pourront actualiser leur connaissance et comprendre la réalité de cette production ».

Panneaux pédagogiques, dégustation des produits transformés (smoothie, chips, liqueur…), parcours aménagé dans la plantation : « tout sera mis en place pour expliquer pourquoi nous pouvons être fiers de notre production de qualité respectueuse de l'environnement et également fiers de notre noble métier d'agriculteurs » conclut David Mirre.
 

Pour aller plus loin : le site de David Mirre.

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