Un A321 vole avec du jus de canne à sucre

25 juin 2013 - La rédaction 

Un Airbus A321 d'Air France volant avec 10 % de biocarburant s'est posé au Salon aéronautique du Bourget le 20 juin en provenance de Toulouse. L'appareil testait pour la première fois le biokérosène Biojet A-1 obtenu à partir du jus de canne à sucre produit par Total et la start-up américaine Amyris dans laquelle le groupe pétrolier détient 18,5 % du capital. Cette initiative, organisée par le groupement Airbus, Air France, Safran et Total et baptisée « Biofuel initiative France » , visait à démontrer la capacité à mettre en place une filière française de biocarburants, notamment en lien avec l'initiative de la Commission européenne « Biofuel Flight Path » visant à développer une production européenne de biocarburant de 2 millions de tonnes à l'horizon 2020 pour l'aviation civile, soit moins de 4 % de la production actuelle de kérosène.

Créée en 2003, Amyris transforme le sucre en molécules de base (le farnésène), laquelle, une fois hydrogénée, devient du farnésane qui peut être directement incorporé dans les carburants des avions. « La canne à sucre ne représente que 1% des terres arables cultivées. Il n'y a pas de risques de compétition avec la chaine alimentaire », note Philippe Boisseau, directeur général Marketing&Services Energies nouvelles de Total.

« Le pétrole représente 30 à 35 % de nos coûts. Les innovations technologiques permettent d'améliorer la consommation de 1 % par an en moyenne sur la durée mais le trafic aérien augmente de 5 % par an. Il y a donc un écart entre l'efficacité énergétique et la croissance du trafic qui sera compensé par les crédits carbone ou par des biofuels. Si nous ne sommes pas capables de développer une filière biofuel d'ici à 2015, cela risque de nous coûter très cher », explique Franck Lebel directeur général adjoint Organisation et développement durable à Air France.

Selon Air France, la contribution de l'aviation dans les émissions mondiales de CO2 d'origine humaine est d'environ 2 %, et augmente mécaniquement avec le trafic mondial. L'objectif est d'aller à un taux d'incorporation de 30 à 40 % à un coût compétitif d'ici une dizaine d'années.

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