Enquête Générations futures : des pesticides interdits sur fraises

15 juillet 2013 - La rédaction 

Une enquête réalisée par l'association Générations futures sur 49 échantillons de fraises, soit 26 barquettes origine France et 23 origine Espagne a notamment montré la présence de résidus de pesticides interdits ou interdits d'usage sur la fraise dans les pays de production (France ou Espagne). Deux échantillons français sur 26 contenaient de l'endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe depuis 2005. Deux échantillons espagnols sur 23 contenaient du carbosulfan, un insecticide interdit en Europe depuis 2007. François Veillerette, porte-parole de l'association, pointe, au-delà de la fraude, le nécessaire renforcement des contrôles de la DGCCRF. Il appelle la filière aval à plus de discernement et de responsabilité. Les résultats ont été transmis à l'administration pour enquête. L'association relève aussi que 65,38 % des échantillons français ont au moins un résidu de pesticide considéré comme perturbateur endocrinien (17/26) et 78,8 % (18/23) pour les fraises espagnoles. Un seul échantillon est en dépassement de LMR (1). Les tests ont été limités à 49, « nombre retenu par la DGCCRF pour ces analyses », a précisé le représentant de Générations futures.
L'ONG et 26 autres associations ont publié un manifeste et une pétition publique appelant à une « stratégie ambitieuse » sur les perturbateurs endocriniens.
Pour Jean-Charles Bocquet, directeur général de l'UIPP, l'Union des industries de la protection des plantes, cette enquête « vise à faire peur aux consommateurs » alors qu'il n'y a pas lieu d'être inquiet. « La présence de résidus sans dépassement de LMR ne présente pas de risque pour le consommateur », explique-t-il. Et selon lui, le fait que les LMR soient respectées est plutôt positif : « cela montre que les bonnes pratiques que nous prônons sont prises en compte ». En ce qui concerne les perturbateurs endocriniens, Jean-Charles Bocquet s'insurge : « leur définition n'est toujours pas calée, ni au niveau français, ni au niveau européen ». Le directeur général de l'UIPP rejoint cependant Générations futures sur un point, celui de renforcer les contrôles et de pénaliser les fraudeurs qui utilisent des pesticides interdits.
La principale association de producteurs de fraises a de son côté demandé que des investigations plus approfondies soient menées pour expliquer la présence de résidus de pesticides interdits.

(1) Les limites maximales de résidus (LMR) sont les niveaux supérieurs de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.

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