Un syndicat professionnel acteur de l’agro-écologie néo-calédonienne

Julie Deffieux, conseillère démarches qualité à la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie, présente les activités du Syndicat pour une agriculture respectueuse de l'environnement.
 

Quels sont les objectifs du Syndicat pour une agriculture respectueuse de l'environnement ?
L'objectif général est de contribuer au développement et à la valorisation de la qualité des productions agricoles calédoniennes. Plus spécifiquement, le syndicat agit pour renforcer les impacts positifs de l'agriculture sur l'environnement.
Pour parvenir à ces objectifs, le syndicat accompagne les agriculteurs vers les certifications Agriculture Responsable et Protection Biologique Intégrée. Ces agriculteurs ont la volonté de réduire au maximum le recours aux intrants chimiques, en particulier pour la lutte phytosanitaire. Pour cela, un appui est apporté par le syndicat avec l'aide de ses différents partenaires*. Cet axe sera renforcé à partir de 2014. En effet, grâce aux moyens supplémentaires dont il bénéficiera, le syndicat sera en mesure de mener un accompagnement complet favorisant les pratiques agro-écologiques sur les exploitations.
 

Pouvez-vous nous présenter plus en détail les certifications Agriculture Responsable et Protection Biologique Intégrée ?
Ces certifications font parties des signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine en Nouvelle-Calédonie. Pour promouvoir ces signes, le Syndicat pour une agriculture respectueuse de l'environnement a été reconnu en tant qu'ODG, Organisme de défense et de gestion. Ces signes ont été créés pour répondre à un besoin de segmentation du marché local, avec le double objectif de valoriser les productions de qualité pour les producteurs qui le souhaitent, et de donner le choix au consommateur, fondé sur les valeurs du développement durable. Pour le moment, les signes de qualité calédoniens ne sont pas destinés à être valorisés à l'export.
A ce jour, huit exploitations agricoles sont certifiées au titre de l'Agriculture Responsable. Ces exploitations produisent environ 1000 tonnes de fruits, légumes et céréales par an. Quant au cahier des charges de la PBI, Protection biologique intégrée, il est actuellement en cours d'élaboration par l'ODG. Le potentiel de développement de ces deux démarches est important puisque le réseau comprend 41 exploitations qui réalisent 38 % de la production locale de fruits, légumes et céréales commercialisés en Nouvelle-Calédonie.

Le cahier des charges Agriculture Responsable équivaut à une adaptation locale de celui de l'agriculture raisonnée métropolitaine. Envisagez-vous de compléter ses exigences (à l'image de la démarche HVE, Haute valeur environnementale) pour être en phase avec l'agroécologie promue par le gouvernement ?
Rappelons que la Nouvelle-Calédonie est dirigée par ses propres institutions et ne dépend pas du gouvernement métropolitain. Toutefois, un certain nombre de projets initiés localement est en phase avec la tendance métropolitaine, en particulier sur les aspects relatifs à la protection de l'environnement.
La démarche Agriculture Responsable est l'une de ces initiatives, qui équivaut effectivement à l'agriculture raisonnée. Sur certains points, le cahier des charges local est déjà plus exigent que celui de la métropole, ce qui est normal puisqu'en Nouvelle-Calédonie, l'Agriculture Responsable est un signe officiel de qualité. A titre d'exemple, nous tenons compte des résultats d'analyses de résidus de pesticides dans le cadre du plan de contrôle. Nous imposons également un plan de gestion des solutions drainées en culture hors-sol.
Par ailleurs, tout cahier des charges est évolutif et celui de l'Agriculture Responsable évoluera bien entendu progressivement vers plus de garanties environnementales. Les producteurs ont déjà des souhaits pour le rendre plus exigent mais la priorité aujourd'hui est de certifier davantage d'exploitations sur la base du cahier des charges actuel.
L'ODG qui gère le signe de qualité Agriculture Responsable, développe également le signe de qualité PBI. C'est l'étape supérieure. Elle impose d'être conforme à l'Agriculture Responsable au préalable. Certaines exploitations tendent déjà vers cette certification.