Réhabiliter les nitrates

28 octobre 2013 - La rédaction 

Intervenant au colloque sur la fertilisation azotée co-organisé  par l'Unifa, Farre et Axema* le 22 octobre, le docteur nutritionniste Gilles Demarque a insisté sur le rôle prépondérant des nitrates dans l'alimentation, apportés essentiellement par les légumes.

Pour le docteur Demarque, la peur des nitrates s'explique par le fait qu'ils ont été décrédibilisés. « Dès le départ, ils ont été accusés d‘être responsables de la maladie bleue ou cyanose pouvant entraîner la mort par manque d'oxygène, et également de favoriser les cancers, en particulier les cancers œsophagiens et gastriques ».

Les nitrates ne sont pas cause de méthémoglobinémie
A l'origine, cette peur s'appuie sur la publication en 1945 d'une étude portant sur des nourrissons cyanosés après l'ingestion de biberons préparés avec une eau fortement nitratée, provenant de puits. Or, c'est la contamination bactérienne de l'eau de puits qui était responsable de la transformation des nitrates en nitrites dans le biberon. « En réalité la méthémoglobinémie du nourrisson a été due à l'ingestion de ces nitrites ». La science a par ailleurs démontré depuis « que du fait du cycle entéro-salivaire, seuls 2 % des nitrates parviennent dans le colon. Les études actuelles montrent que chez le nourrisson, une exposition à des doses allant jusqu'à  500mg de NO3 par jour n'élèvent pas la méthémoglobinémie au-delà de 7,5%. Cette erreur et cette ignorance a été à l'origine de la règlementation de la teneur en nitrates de l'eau d'adduction publique, toujours en vigueur aujourd'hui à une dose maximale de 50 mg/l. Il est à noter en cette période d'économie de dépenses publiques, que le maintien de cette réglementation désuète coûte de 0,5 € à 3 € par habitant selon les pays européens. »

Les nitrates ne sont pas cancérigènes
« De toutes les études épidémiologiques récentes, aucune n'a jamais réussi à démontrer un lien quelconque entre les nitrates alimentaires et un risque de cancer. » L'innocuité des nitrates alimentaires est régulièrement rappelée. La conclusion de tous les grands spécialistes mondiaux en mars 2011 est sans appel : « Les données historiques, l'expérimentation animale, l'expérimentation aiguë chez l'homme et l'épidémiologie établissent aujourd'hui que la consommation de nitrates est non seulement inoffensive pour l'homme mais bénéfique. Les nitrates doivent donc être considérés comme des nutriments nécessaires à la santé humaine. »

* Unifa : union des industries de la fertilisation – Farre : Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement – Axema : syndicat des industriels de l'agroéquipement

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter