Les cultures énergétiques, outil de protection de l’eau

21 janvier 2014 - La rédaction 

Agriculture, énergie et protection de l'eau ont des enjeux communs. C'est ce qu'a souhaité mettre en évidence le colloque « Culture biomasse et protection de l'eau » organisé le 17 janvier 2014 à Paris par la Chambre d'agriculture de Picardie.
 

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Schéhérazade Aoubid de l’Assemblée permanente des chambres d'agriculture présente les enjeux liés à la protection de l'eau potable.

« Entre 1998 et 2008, 18% des captages d'eau potable ont été abandonnés à cause de pollutions diffuses liées aux nitrates et/ou aux produits phytosanitaires », constate Schéhérazade Aoubid, chargée de mission gestion de l'eau pour l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture. Ce n'est pas nouveau : la protection de l'eau est un enjeu de taille qui soulève des questions à la fois sanitaires, écologiques mais aussi économiques, le traitement de l'eau étant de plus en plus coûteux. Il est urgent de réduire les risques de pollution des eaux souterraines, en particulier au niveau des aires d'alimentation de captage (AAC), et c'est là que les cultures de biomasse destinées à la production d'énergie (chaleur, électricité, biocarburant…) pourraient jouer un rôle. En effet, le dispositif expérimental « Biomasse et environnement » mis en place par l'Inra a permis de démontrer que les cultures de biomasse et en particulier les espèces pérennes nécessitaient peu d'intrants et limiteraient par là la contamination des eaux.

Les cultures énergétiques : une solution économique et écologique
« La biomasse est la première énergie renouvelable en France et c'est de celle-là que l'on attend le plus, souligne Jérôme Mousset de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). A terme elle pourrait représenter 30% de l'énergie totale en France ».  Mettre en place ce type de culture sur les AAC participerait à la fois à la protection de l'eau et au développement des énergies renouvelables en France et représenterait un nouveau débouché économique pour les agriculteurs. Mais à l'heure actuelle, il existe de nombreux freins au développement des cultures de biomasse : les connaissances sur les différentes espèces utilisables sont limitées, il y a peu ou pas d'aides publiques et l'utilisation de la biomasse agricole à des fins non-alimentaires soulève des questions. Pour François Dubois De La Sablonière chef du service territoires et agriculture de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, « la question des filières est fondamentale ». Les différents participants se sont accordés pour mettre en avant la difficulté à trouver des débouchés pour ce type de production et à construire des filières viables. « C'est en aval que nous avons besoin d'aides financières afin de faire émerger la filière » conclut Jérôme Mousset.
 

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