Méthanisation : points forts et pistes d’amélioration

20 mai 2014 - La rédaction 

Avec 160 unités de méthanisation agricole actuellement en fonctionnement sur le territoire français, le secteur du biogaz pourrait fournir de 3 à 3,5 % de la production d'énergie en 2030 et 2050. C'est la projection proposée lors du colloque organisé le 13 mai par l'Ademe à la Maison de la chimie à Paris.
 

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60 unités sont mises en service chaque année et l'essor devrait se poursuivre, selon Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets de l'Ademe.

Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets de l'Ademe, a salué l'évolution de la filière depuis la première édition organisée en 2008. « Les acteurs se sont structurés pour que la filière se développe, 60 unités sont mises en service chaque année et l'essor devrait se poursuivre grâce au Plan d'action énergie renouvelable et au Plan énergie méthanisation autonomie azote ». Ainsi, 1000 installations supplémentaires sont attendues en 2020, le gisement de ressources mobilisables est estimé à 130 millions de tonnes et plus de 80 % provient du monde agricole sous forme d'effluents d'élevage, de résidus de cultures, de fauches et de déchets. Il souligne aussi le double enjeu lié à ce secteur : « C'est à la fois une valorisation agronomique avec le retour au sol de la matière organique issue de la méthanisation et une meilleure gestion de l'azote, mais aussi la production d'énergie renouvelable au niveau local. »

Des points de vigilance
La filière doit cependant être attentive à certains points. Notamment le surdimensionnement du digesteur, l'approvisionnement fragile en déchets extérieurs à la ferme en raison de la concurrence croissante entre unités, des performances non optimisées, une déperdition d'un tiers de l'énergie et un manque de formation pour optimiser l'utilisation de l'outil. « Mieux anticiper ces enjeux, impliquer l'ensemble des acteurs, avoir un regard critique et disposer d'un état des lieux régulier sont essentiels », indique Sandrine Banville, directrice du programme. Par ailleurs, les besoins en chaleur ne sont pas constants au fil de l'année, d'autres débouchés peuvent être recherchés pour optimiser la production d'énergie. L'épuration du biogaz est aussi une source de diversification afin qu'il soit injecté dans le réseau d'approvisionnement en gaz naturel.

Une rentabilité dépendante des aides
Quant à la rentabilité du secteur, elle reste encore fonction des aides même si dans le cadre d'une étude menée par l'Ademe en 2014 auprès de 21 installations. Les coûts à l'investissement ressortent moins élevés que prévus, soit 5610 € HT/Kwe pour les unités à la ferme et 6520 € HT/Kwe pour les unités centralisées, les aides couvrant le tiers des investissements. En 2013, 35 M€ ont été alloués au titre du fonds chaleur.  « L'objectif est bien de tendre vers un dispositif qui s'appuie sur le moins de soutien possible », conclut Marc Cheverry. Mise en place de solutions types pour réduire les coûts à l'investissement, amélioration du rendement global, ou encore valorisation du digestat via la fertilisation constituent autant de leviers.

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