Mieux communiquer pour changer l’image de l’élevage

12 juin 2014 - La rédaction 

Souvent considéré comme incompatible avec un développement durable de l’agriculture, l’élevage souffre aujourd’hui d’une image négative en France. Comprendre ce phénomène et tenter d’y mettre fin est donc une mission sur laquelle les membres du GIS Elevage Demain ont décidé de se mobiliser.

Ingénieurs agronomes, chercheurs, experts internationaux des questions d’élevage se sont réunis le 11 juin 2014 à Paris pour parler des thèmes de l’acceptabilité de l’élevage en France et dans le monde ainsi que des nombreux services rendus à la société par la filière. A l’issue de la journée, une meilleure communication, tant à l’échelle locale que nationale, autour du mode fonctionnement des ateliers d’élevage et des bénéfices annexes apportés par ceux-ci apparait comme étant la solution préconisée par les spécialistes.
 

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Elsa Delanoue (Ifip, avec le micro) lors de la table ronde du colloque « Elevage et société : entre services rendus et remises en causes »

De toutes les filières agricoles, l’élevage est certainement celle qui soulève, de longue date, le plus de préoccupations. Elles concernent l’environnement, les conditions de vie des animaux, la sécurité sanitaire ou encore le mode d’organisation des ateliers d’élevage. La filière toute entière souffre de l’image négative qui pèse sur les élevages intensifs, souvent associés à l’idée de claustration des animaux ou à l’utilisation d’hormones ou d’antibiotiques. Ces critiques ont pour conséquences la baisse d’attractivité du métier et l’abandon de projets menés par les éleveurs qui ressentent un sentiment de malaise suite aux accusations qui visent autant la profession que l’individu.

Acceptation de l’élevage et de ses bénéfices
Selon Marie-Laurence Grannec, affiliée à la Chambre d’agriculture de Bretagne, parmi les raisons qui expliquent la faible acceptabilité des élevages se trouvent la crainte des nuisances qu’ils peuvent entrainer et l’opposition morale aux pratiques d’élevage. Ces appréhensions naissent la plupart du temps à l’échelle individuelle avant de s’étendre à une communauté. Elles peuvent être apaisées par un dialogue entre les riverains, souvent mal informés sur le fonctionnement des ateliers d’élevage, et les agriculteurs, généralement peu conscients des inquiétudes de leurs voisins. De la même manière, Julie Ryschawy, chargée de projet au GIS Elevage Demain, explique que si certains de ces services rendus par l’élevage tels que l’approvisionnement en denrées alimentaires sont reconnus, d’autres comme l’influence de la filière sur l’entretien des paysages restent ignorés.

Dans les deux cas, une meilleure communication tant à l’échelle locale que nationale permettrait de désengager les controverses sur le sujet et réduire les réticences à consommer de la viande. Enfin, François Pythoud, membre du bureau fédéral de l’agriculture Suisse, explique que l’augmentation de la population et l’élévation du niveau de vie vont entrainer la hausse de la consommation des produits de l’élevage. Il conclut en affirmant l’élevage est un élément essentiel du développement et donc du développement durable.

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