Eaux usées pour l’irrigation, la France reste timide

3 juillet 2014 - La rédaction 

Si la réglementation permet la réutilisation après traitement des eaux usées pour l'irrigation des cultures, cette possibilité est peu mise en œuvre. C'est le constat du commissariat général au développement durable, dans une note de juin.

Plusieurs raisons expliquent cette « timidité ». Pour commencer, la France est relativement peu confrontée à des situations de rareté de la ressource en eau, et lorsque c'est le cas, cela reste local et ponctuel. Par ailleurs, le prix des eaux traitées, plus élevé que celui de l'eau prélevée dans le milieu, n'est pas incitatif. Enfin, un tiers des Français dit ne pas être prêt à consommer des fruits et des légumes irrigués avec des eaux usées traitées… une réticence que ne les empêche cependant pas de consommer des fruits et légumes importés de pays où cette pratique est fréquente (Espagne notamment).

Avec ses 19 000 mètres cube par jour recyclés pour l'irrigation des cultures, correspondent à environ… 2 % des volumes réutilisés dans d'autres pays européens, tels que l'Espagne (932 000 m3) et l'Italie (816 000 m3), où la rareté de l'eau est cependant plus grande. La Chine et les Etats-Unis jouent encore dans une autre cours, avec respectivement 5,8 et 7,6 millions de mètres cube recyclés pour l'irrigation.

Pour progresser dans cette démarche, le commissariat général au développement durable cite  l'exemple d'Israël (958 000 m3/jour), qui mutualise des coûts entre les différents usagers. Israël a opté pour une politique globale très volontariste autour de l'eau, avec notamment la mise en place de quotas de prélèvements par exploitation agricole, des subventions pour la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation permettant de créer un différentiel de prix incitatif entre eau vierge et eaux usées domestiques traitées et recyclées, ou encore une hausse importante du prix de l'eau afin de refléter la rareté locale des ressources en eau (+68 % entre 1995 et 2005).
 

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter